Après une si longue nuit : Les rescapés - Avignon Off - (23/07/16)

Ils n’ont pas la même origine, pas la même histoire, ne partagent pas la même foi, mais ont la même mère et ont tous croisés la mort dans leur toute première enfance. Adoptés et élevés auprès de l’amour d’une mère qui est en train de les quitter, ces quatre presque frères et sœurs se retrouvent dans le couloir de l’hôpital, devant la chambre du dernier adieu, après dix longues années sans s’être vus. 
La pièce de Michèle Laurence parle des grands troubles de notre époque qui à Bagdad, en Afrique, à Jérusalem et dans nos banlieues sèment la tristesse et la douleur dans le cœur des enfants. Confiants dans leur capacité de résilience, nous oublions trop souvent que les souvenirs hantent leur vie. Au moyen d’une mise en scène simple, presque une mise en espace, Laurent Natrella met en lumière les rêves, les espoirs et les guérisons en devenir de ces jeunes à la personnalité si différente. Un univers plutôt froid, quelques gros cubes blancs, un curieux mur de fond percé de fausses fenêtres, rien de très esthétique dans cette simplicité immaculée, mais le texte y gagne certainement en force. Les protagonistes à fleur de peau sont prêts à régler les comptes entre eux et avec leur adolescence. Car c’est bien la question que pose l’auteure, en définitive : lorsque l’on est un rescapé, comment peut-on grandir et grandir ensemble.

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