Qué haré yo con esta espada ? - 90 morts au Bataclan et moi et moi et moi - Avignon IN - (09/07/16)
Un point commun de tous les spectacles d’Angelica Liddell ? Elle en est la figure centrale de l’action et son existence en est la source. Qué haré yo con esta espada ? ne déroge pas à la règle, l’Espagnole y suit deux axes : l’acte de cannibalisme commis par Issei Sagawa en 1981 et les tueries du 13 novembre 2015 à Paris.
Elle se fond dans l’histoire du japonais anthropophage, l’expose, la dissèque, tente de montrer que le fondement de l’acte se trouve dans l’origine du meurtrier, tout comme elle, Liddell, justifie la base de son acte comme se cachant dans sa propre ontogenèse. Pour les tueries du 13 novembre 2015, il se trouve qu’Angelica Liddell était à Paris le même jour. Par une rhétorique perverse astucieuse qu’elle éructe durant de longues dizaines de minutes face au public, elle explique qu’elle en est responsable et ne comprend pas qu’on ne lui ait pas encore tiré dessus pour se venger.
Divisé en trois parties, le spectacle est une projection de la fascination d’Angelica Liddell pour les histoires atroces, dont elle avoue se délecter des images sans que cela ne lui procure la moindre révulsion. Nudité, discours descriptifs de l’horreur, très jeunes filles semblant mineures qui se convulsent nues sur scène pendant de longues séquences, c’est finalement beaucoup de moyens pour ne pas dire grand chose. Si seulement chacun en avait autant pour avouer au monde sa part d’inavouable, plus personne ne cacherait ses faces sombres. Le traitement que Liddell fait de la sienne est vulgaire, sans pudeur ni dignité. Elle se donne en pâture et adore qu’on la dévore, mais le public a-t-il faim ? Le propos est desservi car bien trop outrancier.
Elle se fond dans l’histoire du japonais anthropophage, l’expose, la dissèque, tente de montrer que le fondement de l’acte se trouve dans l’origine du meurtrier, tout comme elle, Liddell, justifie la base de son acte comme se cachant dans sa propre ontogenèse. Pour les tueries du 13 novembre 2015, il se trouve qu’Angelica Liddell était à Paris le même jour. Par une rhétorique perverse astucieuse qu’elle éructe durant de longues dizaines de minutes face au public, elle explique qu’elle en est responsable et ne comprend pas qu’on ne lui ait pas encore tiré dessus pour se venger.
Divisé en trois parties, le spectacle est une projection de la fascination d’Angelica Liddell pour les histoires atroces, dont elle avoue se délecter des images sans que cela ne lui procure la moindre révulsion. Nudité, discours descriptifs de l’horreur, très jeunes filles semblant mineures qui se convulsent nues sur scène pendant de longues séquences, c’est finalement beaucoup de moyens pour ne pas dire grand chose. Si seulement chacun en avait autant pour avouer au monde sa part d’inavouable, plus personne ne cacherait ses faces sombres. Le traitement que Liddell fait de la sienne est vulgaire, sans pudeur ni dignité. Elle se donne en pâture et adore qu’on la dévore, mais le public a-t-il faim ? Le propos est desservi car bien trop outrancier.
Hadrien Volle
Qué haré yo con esta espada ? d’Angelica Liddell, avec Victoria Aime, Louise Arcangioli, Alain Bressand, Paola Cabello Schoenmakers, Sarah Cabello Schoenmakers, Lola Cordón, Marie Delgado Trujillo, Greta Garcia, Masanori Kikuzawa, Angélica Liddell, Gumersindo Puche, Estibaliz Racionero Balsera, Ichiro Sugae, Kazan Tachimoto, Irie Taira, Lucia Yenes. (photo Christophe Raynaud de Lage)
Festival d’Avignon 2016, Cloître des Carmes, Place des Carmes, 84000 Avignon, 04 90 14 14 14, jusqu’au 13 juillet.
Festival d’Avignon 2016, Cloître des Carmes, Place des Carmes, 84000 Avignon, 04 90 14 14 14, jusqu’au 13 juillet.