Ma Folle otarie : Faux cul ! - Avignon Off - (19/07/16)

Le problème est de taille. Tout semble rétrécir autour de ce jeune homme : ses slips, ses distances en avion, les cabines d’ascenseur, les chaises de bureau, le métro, les wagonnets du train fantôme. A bien y regarder, c’est plutôt son cul qui grossit. Des fesses qui grandissent, se dilatent, deviennent protubérantes, et détonnent avec ce comédien à l’allure de fil de fer et à la voix fragile qui nous parle. Son premier geste en arrivant sur le plateau a été de se déshabiller et de nous les montrer au passage, ses fesses. Elles semblaient normales pour le public que nous étions. Où diable a-t-il vu son postérieur croitre de la sorte ? Jusque 5 à 6 m de circonférence…  Un cauchemar ? Un conte surréaliste à la Dalí assurément ! 
Pierre Notte se plaît à broder sur le sujet dans un texte fait de phrases longues, nourries de mots et de situations diverses, glissant d’un sujet à l’autre par des dialogues imaginaires que rapportent notre héros, seul en scène. Il n’y a rien à voir, il n’a rien qu’il fasse. Debout dans un carré tracé au sol, Brice Hillairet ne peux que compter sur son texte et lui-même. La performance est de taille puisqu’il distille d’une diction parfaite 1h10 d’un texte florissant, bourré d’humour et très vivant. Un monologue jamais ennuyeux, volontairement loufoque : le jeune callipyge trouvera la clé de ses soucis dans le compagnonnage d’une otarie qui mettra un terme à son voyage initiatique. Un cauchemar transformé en rêve à la poésie palpable. 

François Varlin

Ma Folle otarie
De et mis en scène par Pierre Notte. Avec : Brice Hillairet. (photo Pierre Notte)
Avignon, Théâtre des Halles, à 14h, jusqu’au 27 juillet
www.theatredeshalles.com 
04 32 76 24 51