Les Escargots sans leur coquille font la grimace - Sans contrefaçons… - Avignon Off - (13/07/16)

Ca commence par un père déçu à la naissance de sa fille de ne pas avoir eu un garçon. Ca continue par une mère qui veut couper courts les cheveux de sa gamine. Juliette part dans la vie avec un bagage qui se charge et s’alourdit peu à peu, essaye des routes permises, se heurte aux voies sans issues, aux chemins déçus. Une descente dans les arcanes de l’identité, de la mixité, de la bisexualité et de l’homosexualité. Juliette Blanche a écrit ce texte qu’elle porte à la scène aux côtés d’Andy Cocq. Texte rythmé, très illustré, tout en ruptures, fait de dialogues et d’apartés, se situant entre rire est larmes pour parler simplement de choses graves de la vie et de la construction de soi. L’histoire de cette jeune fille aux allures de garçon parfois, se situe entre sourire et émotion sur fond de drame familial latent. Ni pathos, ni cliché, encore moins tarte à la crème, la pièce a l’intelligence de ne rien démontrer mais de raconter. Juliette Blanche se livre dans une partition à la fois fragile et sereine, parle de son intimité sans vulgarité en duo avec Andy Cocq, qui joue tous les autres personnages de cette caravane familiale. Le comédien se sert de manière surprenante de sa voix pour camper chaque caractère avec un jeu expressif et subtil. Très finement mis en scène par Charles Templon sur un fond de panneaux tournant, permettant de suggérer les espaces nombreux de l’intrigue en une fraction de seconde, ils livrent un spectacle sucré-salé, fait d’ombres et de lumières, très humain qui nous atteint au cœur.

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