Le Comte de Monte-Cristo - Dumas atomisé - Avignon Off - (13/07/16)

S’il est une œuvre longue et complexe, à la narration quasi-cinématographique, c’est bien Le Comte de Monte-Cristo. Un des romans fleuves de Dumas entre épopée, polard, roman d’amour et d’aventure. Les trois comédiens de la compagnie des Ames libres, ont choisi de le déconstruire pour mieux le dire. L’œuvre passée au mixer de l’adaptation s’envole sur le plateau absolument vide et nu. Pour tout accessoire, des lampes de poche et trois grands manteaux qui feront le reste. Le challenge est de taille, lorsque l’on sait qu’il faut détailler vingt-trois années de la vie du héros et de sa vengeance raffinée. Des flash-backs, des dialogues rapides, une énergie folle et un rythme endiablé ; à l’évidence ces trois comédiens prennent plaisir à leur projet et payent de leur personne pour faire revivre Edmond Dantes et toute sa clique. La limite de l’exercice est de faire une vaste salade dans l’esprit du public, même si l’on nous martèle les dates régulièrement et que chaque comédien contrefait rigoureusement sa voix lorsqu’il incarne un nouveau personnage. Le Comte règle ses comptes ; et nous avons un peu de mal à tenir les nôtres. Dans ce trombinoscope qui bat la breloque, pas sûr que Dumas retrouverait ses petits.

François Varlin

Le Comte de Monte-Cristo, de et adapté par Véronique Boutonnet. Mise en scène : Richard Arselin. Avec Véronique Boutonnet, Luca Lomazzi et Franck Etenna.
Avignon, Théâtre des Barriques, 04 13 66 36 52,
jusqu’au 30 juillet


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