Ceux qui errent ne se trompent pas - débâcle de la démocratie - (07/07/16)
Dans la capitale c’est jour d’élection ! Mais malgré le zèle des militants qui ont ouvert à l’heure les bureaux de vote, les foules ne se pressent guère... Est-ce la faute de la pluie ? Il faut croire que non : le peuple envahit les isoloirs à 17h30 et le résultat tombe à 20h : 80% des bulletins sont blancs. Maëlle Poésy, révélation des Prix de la Critique 2016, met en scène la réaction inappropriée du gouvernement en place ainsi désavoué qui fait le choix de fuir cette "peste blanche" comme les nobles florentins ont fuit la "peste noire" dans le Décaméron.
Les ministres ont tous des airs stéréotypés : le paranoïaque, la snob, le convaincu… Ils sombrent dans leurs délires et poussent l’absurdité au paroxysme dans un univers qui est proche de la bande dessinée : leurs vêtements sont colorés comme leurs caractères, et ils illustrent à merveille la déconnexion entre des élites et le peuple, entre couleurs criardes et le blanc des bulletins…
Après une première partie peut-être un peu trop bavarde – qui gagnerait en tous cas à être ramassée – où le discours creux, plus vrai que nature, prime dans la bouche des dirigeants, la scénographie mobile et l’eau qui coule en abondance sur scène laissent place à une seconde partie qui se déroule dans un paysage onirique post-apocalyptique où tout semble possible – des plantes tropicales poussent dans les rues de la capitale ! – alors que les politiques pensent encore pouvoir reprendre le contrôle. Mais le peuple a déjà gagné : il ne les écoute plus. Une allégorie du destin pour nos politiques modernes ?
Les ministres ont tous des airs stéréotypés : le paranoïaque, la snob, le convaincu… Ils sombrent dans leurs délires et poussent l’absurdité au paroxysme dans un univers qui est proche de la bande dessinée : leurs vêtements sont colorés comme leurs caractères, et ils illustrent à merveille la déconnexion entre des élites et le peuple, entre couleurs criardes et le blanc des bulletins…
Après une première partie peut-être un peu trop bavarde – qui gagnerait en tous cas à être ramassée – où le discours creux, plus vrai que nature, prime dans la bouche des dirigeants, la scénographie mobile et l’eau qui coule en abondance sur scène laissent place à une seconde partie qui se déroule dans un paysage onirique post-apocalyptique où tout semble possible – des plantes tropicales poussent dans les rues de la capitale ! – alors que les politiques pensent encore pouvoir reprendre le contrôle. Mais le peuple a déjà gagné : il ne les écoute plus. Une allégorie du destin pour nos politiques modernes ?
Hadrien Volle
Ceux qui errent ne se trompent pas, de Kevin Keiss en collaboration avec Maëlle Poésy, d’après « La Lucidité » de José Saramago. Mise en scène de Maëlle Poésy, avec Caroline Arrouas, Marc Lamigeon, Roxane Palazzotto, Noémie Develay-Ressiguier, Cédric Simon, Grégoire Tachnakian. (photo Christophe Raynaud de Lage)
Festival d’Avignon, Théâtre Benoît XII 12 rue des Teinturiers, 84000 Avignon, 04 90 14 14 14, jusqu’au 10 juillet.
Tournée : 5 novembre 2016 au Théâtre Firmin-Gémier (La Piscine), 8 novembre 2016 au Rayon Vert (Saint Valéry en Caux), 17 au 19 novembre 2016 au Théâtre du Gymnase-Bernardines (Marseille), 26 novembre 2016 à la Ferme du Buisson (Marne-la-Vallée), 1er et 2 décembre 2016 au Granit (Belfort), 5 au 18 décembre 2016 au Théâtre de la Cité Internationale (Paris), 10 et 11 janvier 2017 au Théâtre de Sénart, 18 et 19 janvier 2017 au Théâtre de Sartrouville, le 26 janvier 2017 au Phénix (Valenciennes), 31 janvier 2017 au Rive Gauche (Saint-Étienne-du-Rouvray).