critique - Ich bin Charlotte : Travesti de traverse - Avignon Off - (16/07/18)
D’antiques gramophones tournent leurs pavillons en forme de corolles comme de grosses fleurs figées. Dans ce jardin d’antiquaire, présence glissante filiforme en robe noire et barbe de trois jours, voici Charlotte von Mahlsdorf, le travesti allemand le plus connu de son temps. A la fois célèbre et mystérieux, il aura traversé le IIIe Reich et le régime communiste dans sa tenue interlope. Collabo ou héro ? Masculin ou féminin ? Il intrigue. L’homme devenu femme parle de la condamnation des tendances par le pouvoir politique, de l’assassinat d’un genre, se souvient des années où il dansait dans son cabaret. Doug Wright, auteur la pièce, a suivi ce personnage historique en l’interviewant et restitue leurs conversations dans ce seul en scène.
C’est le comédien Thierry Lopez qui, sous la direction de Steve Suissa, relève le défi d’incarner le rôle. Une partition éclatée en plus de vingt protagonistes complémentaires dont il interprète les voix, les accents, les postures. Inattendu dans ce registre grave, Thierry Lopez offre au public un numéro d’acteur expressif très achevé, investit l’espace, le remplit, sans jamais céder à la facilité. Il change son visage, ouvre sa robe pour dévoiler ses jambes en bas résilles, danse, se renferme, se rapetisse. On le devine passionné par son personnage, et même si le texte parfois âpre nous perd dans les méandres d’une histoire compliquée, lui ne nous lâche pas. Un rôle physique à la hauteur de son talent.
C’est le comédien Thierry Lopez qui, sous la direction de Steve Suissa, relève le défi d’incarner le rôle. Une partition éclatée en plus de vingt protagonistes complémentaires dont il interprète les voix, les accents, les postures. Inattendu dans ce registre grave, Thierry Lopez offre au public un numéro d’acteur expressif très achevé, investit l’espace, le remplit, sans jamais céder à la facilité. Il change son visage, ouvre sa robe pour dévoiler ses jambes en bas résilles, danse, se renferme, se rapetisse. On le devine passionné par son personnage, et même si le texte parfois âpre nous perd dans les méandres d’une histoire compliquée, lui ne nous lâche pas. Un rôle physique à la hauteur de son talent.
François Varlin
Ich bin Charlotte
De Doug Wright. Mise en scène Steve Suissa. Avec Thierry Lopez. Adaptation Marianne Groves.
Avignon, Théâtre du Chêne Noir du 6 au 29 juillet 2018 à 20h45, durée : 1h20
Relâches les lundis 9, 16 et 23 juillet
04 90 86 74 87
www.chenenoir.fr
Avignon 2018
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