critique - Louise : Une mère confidente - Avignon Off - (17/07/18)

Louise est une pute très assumée. Du reste, c’est dans sa chambre et sur son lit qu’elle nous reçoit. Coquette, dès que la lumière s’allume elle demande plus de musique, se remaquille, complimente le beau mec qui donnera la réplique, casse le quatrième mur et nous conte sa vie. Car Louise est une grande amoureuse ; elle déborde d’amour, même si l’amour ne l’a jamais vraiment débordée. Simplement abordée, trop vite. L’amour pour ses clients mais, surtout, pour son fils. Celle qui n’a pas été la femme d’un seul est une mère unique. La comédienne Nicole Calfan joue ce texte de Grégory Barco avec une générosité non feinte, une facilité, voire même un certain dépouillement théâtral. De sa voix grave et suave de fumeuse elle tire des accents de vérité sans réussir à nous conquérir vraiment. Alors elle s’accroche, continue, drague le spectateur comme sa Louise racolait le client. Et ça marche ! Plus le dialogue qu’elle vit en scène avec Bertrand Degrémont qui lui renvoie les balles efficacement, s’intensifie, plus elle y croit et nous avec. Au bout d’une moitié de spectacle elle tient le bon bout et ne le lâche plus. Elle « n’a plus 20 ans depuis longtemps » – la chanson est largement reprise à la fin du spectacle –, elle est belle, sensuelle, le texte est beau, il est fait de souvenirs. Qu’en faire ? Nous les dire.

François Varlin

Louise
De et mis en scène par Grégory Barco
Avec : Nicole Calfan et Bertrand Degrémont.
Avignon, Théâtre l’Arrache cœur du 6 au 29 juillet à 17h05, relâche le 15 juillet
Durée : 1h10
04 86 81 76 97
www.arrachecoeur.fr