critique - Naissance(s) : Le masque ! Et la plume ? - Avignon Off - (13/07/18)

Il y a dans cette pièce sur l’expérience psychothérapeutique collective beaucoup de génie d’interprétation et quelques maladresses liées à la dramaturgie. Faire intervenir cinq femmes masquées, perruquées et nous les rendre familières au cours d’une séance à laquelle nous sommes associés, leur faire prendre la parole tour à tour, nous faire interagir avec elles est un challenge. Elles disent ce qu’elles aiment ou détestent chez elles, ce en quoi elles excellent, ce que la maternité évoque en elles au cours de prises de paroles drôlissimes et fichtrement bien interprétées. Leurs tocs, leurs phobies nous atteignent et l’on se sent en empathie tant elles sont expressives. C’est une réussite. On se prend au jeu, on réfléchit. Impayables on en oublie leur masque, ces femmes qui jouent d’autres femmes nous bluffent. 
La seule qui ne soit pas masquée est la thérapeute organisatrice de cet atelier. Arrivée sur les notes d’une chanson du Roi Lion, elle entrecoupe sa séance d’apartés téléphoniques, et la conclut étrangement pas son accouchement. On comprend qu’elle aura rêvé tout cela. Il y a bien une pièce dans la pièce, deux fils qui s’articulent difficilement entre eux, et un cap à franchir qui nous perd en chemin. Le spectacle un peu tiré par les cheveux, de fait, vole mieux qu’il n’atterrit. On en retient pourtant ce grand talent de comédiennes qui, dans cette technique du masque, le travail sur la voix et le corps, nous ont emballés.

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