Critique - La maison de thé : Pensum - Avignon In - (13/07/19) 

Ce devait être un spectacle événement, on en est loin. La lecture que le metteur en scène chinois Meng Jinghui, associé au dramaturge allemand Sebastian Kaiser, fait de la pièce de Lao She écrite en 1956 surprend, désenchante. Non par sa transposition en une époque contemporaine des actions qui se déroulaient à l’origine à trois époques, 1898, 1920 et 1945. Non plus par la colossale scénographie d’un immense roue mobile tout en métal, ceinturée d’échafaudages et de tubes éclairés de néons et de projections. Non encore par la musique pop rock de bonne facture exécutée sur scène en live qui accompagne le propos. Ce qui heurte c’est l’hermétisme du parti pris de jeu de scène pour cette vingtaine de comédiens. Après vingt-cinq premières minutes sans qu’il ne se passe quoi que ce soit – comédiens assis immobiles simplement hurlant leurs répliques – on se disait que l’on pouvait se concentrer sur le texte surtitré plutôt intéressant, voir poétique. Mais que tout cela s’anime et c’est un chaos matériel et humain, d’idées, de mouvements, de personnages monstrueux et informes, de propos décousus. On reste interdit à l’écoute de cette longue série de commandes au MacDo glissée dans le texte, ou au nombre non négligeable de chaises Ikea détruites au fil du second acte. La pièce voudrait parler de la chute d’une des dernières maisons de thé. C’est un abime qui engloutit tout sous des allures de théâtre avant-gardiste. Amis du tout et rien, accourrez !