Critique - Dévotion : Triste fête - Avignon In - (01/07/19)
D’emblée, par le biais d’un long monologue d’ouverture, Clément Bondu prévient. La pièce qu’il a écrite et mise en scène pour les élèves-comédiens de la promotion 2019 de l’École supérieure d’art dramatique de Paris (ESAD) sortira des canons théâtraux. Plutôt qu’un objet narratif en bonne et due forme, Dévotion cherchera à interroger la possibilité d’un rituel théâtral, où les morts s’inviteraient chez les vivants pour interroger les maux politiques et sociaux de notre époque.
Fumeux sur le papier, le projet se révèle tout aussi obscur, voire abscons, dans sa concrétisation scénique. A la force d’une réécriture au chausse-pied, le dramaturge convoque une ribambelle de figures littéraires – du Baal de Brecht à l’Idiot de Dostoïevski, en passant par la Lulu de Wedekind et les Hamlet et Ophélia de Shakespeare – qui, plongées dans un bain contemporain, perdent leur substance.
Malgré la performance engagée des jeunes acteurs de l’ESAD et le fin travail sur la langue de Clément Bondu, cette fête des morts se noie dans un magma bavard et prétentieux qui ne semble avoir d’autre but que lui-même. Encalminé dans son patchwork de références hétéroclites, le jeune dramaturge s’est perdu, et nous avec.
Fumeux sur le papier, le projet se révèle tout aussi obscur, voire abscons, dans sa concrétisation scénique. A la force d’une réécriture au chausse-pied, le dramaturge convoque une ribambelle de figures littéraires – du Baal de Brecht à l’Idiot de Dostoïevski, en passant par la Lulu de Wedekind et les Hamlet et Ophélia de Shakespeare – qui, plongées dans un bain contemporain, perdent leur substance.
Malgré la performance engagée des jeunes acteurs de l’ESAD et le fin travail sur la langue de Clément Bondu, cette fête des morts se noie dans un magma bavard et prétentieux qui ne semble avoir d’autre but que lui-même. Encalminé dans son patchwork de références hétéroclites, le jeune dramaturge s’est perdu, et nous avec.
Vincent Bouquet
Dévotion, dernière offrande aux dieux morts
de Clément Bondu, photo Baptiste Muzard
Festival d’Avignon, Gymnase du Lycée Saint-Joseph, rue des Teinturiers, 84000 Avignon, 04 90 14 14 14