Critique - La journée de la jupe : une prise d’otages molle
 - Avignon Off - (09/07/19) 

Le film a marqué les esprits. C’était il y a dix ans. Jean-Paul Lilienfeld, le réalisateur en a tiré une pièce de théâtre qui vient de remporter le Prix de la Fondation Barrière. Créée dans le Off d’Avignon la pièce sera reprise début 2020 au théâtre Tristan Bernard à Paris. Rappelons l’histoire : Sonia Bergerac, professeure de français dans une banlieue difficile, qui s’habille toujours en jupe, trouve un revolver dans les affaires d’un de ses élèves. Prise de panique, elle le lui arrache et prend sa classe en otage... Au théâtre, les contraintes scéniques ont obligé l’auteur à mettre l’accent sur un point de vue. Ce sera évidemment celui de la classe où règne la terreur. Le public est donc en quelque sorte pris en otage avec les élèves. L’idée est intéressante mais cela ne fonctionne pourtant pas vraiment. Ce n’est pas la faute des acteurs qui sont justes et tous investis dans leurs personnages, particulièrement les élèves. Malheureusement, cela manque de beaucoup de folie pour qu’on y croit vraiment. Le naturalisme du film ne passe pas au théâtre et les revendications portées par ce personnage de femme exceptionnelle retombent à plat. Dommage.