Critique - J.C. : Dans la peau de Jean-Claude Van Damme - Avignon Off - (11/07/19) 

Douglas Grauwels est un jeune comédien d’exception. Un physique, une présence, un débit verbal où se cache une pointe d‘accent belge ; il est beau à voir et drôle à écouter. D’une écriture de plateau, avec sa metteuse en scène Juliette Navis, il tire un spectacle surprenant sur la personnalité musclée et mégalo de Jean-Claude Van Damme. Inattendu. Un monologue aux allures de film d’action fait de raisonnements pseudo-scientifiques, pseudo-économiques et politiques. Le héros se saoûle de mots, s’abime dans des situations rocambolesques et des réflexions absurdes derrière lesquelles pointe une parcelle de bon sens. Exercice plutôt stylé dans l’interprétation, le comédien Douglas Grauwels sec et musclé accompli une performance de haut niveau entre chorégraphie et arts martiaux sur un espace scénique nu. Liant parfaitement le mot au geste ou au mouvement, il paye de sa personne à chaque seconde, et épouse le coté exhibitionniste de l’acteur mondialement connu. J.C. est-il un fake, un mytho ? On se perd au fil d’un opus qui serait pesant si l’interprète n’avait cette énergie, cet art de l’abattage et de sa voix si timbrée ne nous tenait en haleine. Jouant des mots et de son corps, il est l’essence même de l’incarnation.