Critique - La grande petite Mireille : Si swingante - Avignon Off - (05/07/19)

Une jeune femme (Marie-Charlotte Leclaire ) se rend à une audition pour raconter la vie et la carrière de la chanteuse Dalida. Le directeur de casting se rend compte qu'elle n'a pas la voix de Dalida , mais de Mireille. Pour convaincre la comédienne de l'incarner sur scène, il lui raconte le parcours de la chanteuse. Tout ceci, bien sûr, n'est qu'un prétexte malin pour se replonger dans les chansons de Mireille, un peu tombée dans l'oubli aujourd'hui. Or ces chansons sont formidables. Très tôt nourrie de jazz, après un séjour aux Etats-Unis dans les années 20, Mireille a su infuser un swing irrésistible aux musiques qu'elle composait. Elle en a fait des pépites de grâce et d'espièglerie, avec des paroles délicieuses signées de son complice Jean Nohain. On  connait "Le petit chemin qui sent la noisette", et "Quand un vicomte rencontre un autre vicomte", mais l'on redécouvre d'autres  merveilles  de son répertoire comme "C'est un jardinier qui boîte", ou encore "Il attendait son carosse" (reprise par Yves Montand) chanson dont la fantaisie masque la profondeur. Le spectacle évoque aussi la deuxième carrière de Mireille, celle du Petit conservatoire, où elle se changea en dénicheuse de talents (Souchon, Françoise Hardy, Yves Duteil...). Le spectacle repose sur l'interprétation de Marie-Charlotte Leclaire, qui réussit à évoquer la voix flûtée de Mireille sans la pasticher. Après ce spectacle musical enlevé et enjoué, le doute n'est plus permis : c'est bien Mireille, avant Charles Trénet, qui a dépoussiéré la chanson française. 

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