Critique - Mauvaises filles : Anges du péché - Avignon Off - (15/07/19) 

Aurélie Bargème en s’intéressant à la délicate question des filles-mères, des filles dites « de mauvaise vie » tombées enceinte, nous place en alerte. Il y avait en Irlande jusque dans les années 90 des couvents de La Madeleine, où ces filles perdues étaient envoyées, enfermées et maltraitées. Dans une pièce aux deux intrigues habilement conjuguées, l’auteure et metteuse en scène traite le sujet avec efficacité à mi-chemin entre drame et comédie. Un propos qui va à l’essentiel, au risque d’être parfois lapidaire ou elliptique, voir peu nuancé, mais qui par le jeu riche et varié de son équipe de cinq comédiennes et un comédien demeure habilement sur le fil anecdotique des faits. L’espace est utilisé ingénieusement pour susciter les différents lieux, les comédiens changent rapidement de costumes et d’époques pour créer la multitude des rôles. Il se dégage de la pièce une grande souffrance à verser au débat de l’interruption de grossesse et de la liberté des femmes. 

François Varlin

Mauvaises filles
Une pièce écrite et mise en scène par Aurélie Bargème. Avec Christine Bonnard, Charlotte Matzneff, Chloé Berthier, Gilles-Vincent Kapps, Natacha Krief, Marie Arnaudy
Théâtre Actuel, Rue Guillaume Puy, 84000 Avignon, 04 90 82 04 02
du 5 au 28 juillet 2019 à 15h30 (Relâche le 24 juillet)