Critique - Impromptu 1663 : Poquelinades - Avignon In - (20/07/17)

Défendre le théâtre par le théâtre, tel était le projet de Molière lorsqu’en 1663 il répondait aux détracteurs de son Ecole des femmes par La Critique de l’Ecole des femmes et l’Impromptu de Versailles. Il y donnait à voir une mise en scène des critiques de ses contradicteurs et de son travail en répétitions. En reprenant ces deux œuvres moins connues du dramaturge, en les tricotant entre elles, Clément Hervieu-Léger permet aux jeunes comédiens du Conservatoire national d’art dramatique de se mesurer à la fois à la langue magnifique de grands textes, de s’armer contre la critique et de vérifier leur capacité à jouer ensemble, en troupe, à chanter en chœur en quelques sortes. Un travail d’exigence sur l’humilité du comédien. Si certains sont plus prometteurs que d’autres, comment auront-ils l’intelligence de ne pas vouloir le montrer, de se laisser découvrir ? Ensemble, ils font mine de rechercher des codes de jeu, de fouiller leur talent, essayent, abandonnent, valident. Ce medley poquelinesque, finalement un peu indigeste, manque de respiration et sème le spectateur assez vite dans les couloirs de l’ennui. La présence d’un piano apporte un peu de ponctuation, il est vrai, mais c’est bien peu. Il aurait fallu un relief véritable ; quoi de plus lisse, en effet, qu’un groupe de jeunes comédiens jouant un groupe de textes du même auteur durant deux heures dans l’espace d’un gymnase quasi vide ?