Critique - La Fiesta : show chaos, K.O. - Avignon In - (18/07/17)

Concert de sifflets et de huées à l’issue de la première de La Fiesta dans la Cour d’Honneur ; le public n’a visiblement pas été à la fête. Une Fiesta, ou plutôt "una fin de fiesta" insiste le chorégraphe : un "after" en quelques sortes. Quand on a trop bu, trop dansé, que l’on ne sait plus où se poser et que l’on danse, encore et encore, n’importe comment. Ce n’est jamais glorieux ; ici non plus. L’un chante pantalon sur les chevilles, l’autre met la tête dans un bol tandis que l’on lui crache du pop corn sur lui, puis se jette contre les tables retournées après s’être tapoté les bourrelets. Bof ! Dans la cour d’Honneur, c’est un peu la fête au village et tout est prétexte à faire du bruit ! Sans aucune recherche esthétique véritable ni dans la scénographie ni dans les costumes, ceux qui sont là sur scène vont faire la fête parce qu’il le faut bien. Israel Galván est justement sensible à ces fêtes forcées pour ceux qui doivent se produire pour le plaisir des autres. Des accents de flamenco, des chants arabes et des grincement de cordes, les cris et prières de Uchi, grand-mère gitane au tour de taille aussi généreux que ses alléluias… Le plateau est une immense convulsion d’où s’échappent des mélopées et quelques notes mélodiques parfois. Et toujours la danse de Galvàn, à l’endroit, à l’envers, couché, entravé, performance perdue au milieu de ce chaos qu’il nourrit. Etonnant, déroutant, voir rebutant.

François Varlin

La Fiesta
Conception, direction artistique et chorégraphie : Israel Galván.
Dramaturgie : Pedro G. Romero. Collaboration à la mise en scène : Patricia Caballero et Carlos Marquerie.
 Direction musicale : Israel Galván et Niño de Elche.
 Scénographie : Pablo Pujol.
Lumière : Carlos Marquerie.
 Son : Pedro León.
Costumes : Peggy Housset.
Avec : Eloísa Cantón, Emilio Caracafé, Israel Galván, El Junco, Ramón Martínez, Niño de Elche, Minako Seki, Alia Sellami, Uchi.
 Avec la collaboration du Byzantine Ensemble Polytropon.
Avignon, Cour d’Honneur du Palais des Papes jusqu’au 23 juillet, à 22h


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