Critique - Tristesse et joie dans la vie des girafes, road movie de petits - Avignon In - (16/07/17)


Girafe, c’est une gamine. Trop grande pour son âge, trop petite pour certaines choses. Un peu entre-deux… Comme les girafes. Une mère décédée, un père au chômage, un ours en peluche : voilà son univers. Alors elle ausculte le monde, écoute le son de ses désirs, entend les craintes de l’avenir et se perd dans les rues de Lisbonne à la recherche du financement de la télé câblée que son père ne peut plus payer.
Des dialogues intérieurs, des situations éclairs, des rencontres bonnes et mauvaises, le texte de Tiago Rodrigues, que Thomas Quillardet met en scène, possède bien des portes d’entrée, des passerelles et des voies d’accès. Son équipe au plateau se prête à toutes les fantaisies que le décor tiré par des poulies sous un immense portique fait bouger à l’envi. Un théâtre fait de bruits, d’objets détournés, d’ombres et de lumières pour dire l’odyssée têtue de cette petite girafe ingénue dont les raccourcis enfantins nous font rire et réfléchir. A la fois tendre et sérieux ce road movie s’adresse aussi aux enfants à partir de 10 ans, puisque Thomas Quillardet a voulu que les conventions de l’enfance soient proposées d’emblée et que le rapport au réel en soit transformé. Les petits se perdront avec elle dans sa quête et dans sa tête, les grands apprendront à mieux connaître leurs enfants.

François Varlin

Tristesse et joie dans la vie des girafes
Texte : Tiago Rodrigues. Traduction et mise en scène : Thomas Quillardet. Scénographie : Lisa Navarro. Lumières : Sylvie Melis. Costumes Frédéric Gigout
Avec : Marc Berman, Jean-Toussaint Bernard, Maloue Fourdrinier, Christophe Garcia.
Avignon, Chapelle des Pénitents Blancs, jusqu’au 19 juillet à 11h ou 15h