Critique - Roberto Zucco, un bon travail d’école - Avignon In - (12/07/17)

Yann-Joël Collin a travaillé l'hiver 2017 avec la promotion annuelle du Conservatoire de Paris autour de Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès et le Prologue sur le théâtre de Didier-Georges Gabily. Deux textes que rien n’appelle à assembler mais qui permettent au metteur en scène de donner à chaque comédien à peu près la même quantité de répliques.
Tous les comédiens sont excellents, on y voit notamment Louise Chevillotte révélée cette année au cinéma par Philippe Garrel. Les garçons jouent tour à tour le rôle principal de la pièce de Koltès qui retrace une partie de la vie du meurtrier italien Zucco. Ils s’avèrent tous justes avec leurs singularités. Pour eux, seulement, le spectacle mérite d’être vu, afin d’avoir l’impressions d’assister à l’émergence d’une équipée joyeuse de comédiens en début de carrière.
En revanche, les spectateurs qui viennent ici comme pour voir une production huilée seront déçus. La mise en scène de Yann-Joël Collin manque de fluidité car les scènes sont bien trop segmentées. On y retrouve les éléments de son esthétique habituelle : l’actualité de certains costumes, l’utilisation de l’espace de la salle, au cœur des spectateurs ou encore l’apparence « work in progress » de la scénographie générale. 
Mais le mélange des genres ne fonctionne pas correctement entre des comédiens qui rivalisent de technique et un environnement qui appelle à plus d’accidents dans le déroulement de la pièce. Des accidents qui n’arrivent jamais.