Critique OFF - Je ne cours pas, je vole… à 100 à l’heure !
Le sport, riche terrain de jeu pour le théâtre… Ses codes, son culte de la performance, ses tensions extrêmes, ses héros riches en couleurs. On se souvient avec émotion de « Cent mètres Papillon », présenté dans le Off en 2018, qui narrait les rêves et espoirs d’un nageur de haut niveau devenu comédien. La compétition de nouveau sur les planches, avec ce texte d’Elodie Menant mis en scène par Johanna Boyé. Je ne cours pas, je vole convoque notamment, à l’occasion des JO, le tennisman Rafael Nadal, la nageuse Laure Manaudou, l’athlète Usain Bol, le coureur Haile Gebrselassie dans le cadre d’une conférence de presse imaginaire. Mais son héroïne principale, c’est Julie Linard, coureuse asthmatique dont le rêve depuis l’enfance est de rafler le titre olympique du 800 mètres. « Se battre, chaque jour, foncer, s’entraîner, même quand le corps est fatigué. » Douze ans qu’elle y travaille et se colle à mille et une épreuves pour accomplir ce rêve. Dépassement de soi et de ses limites, adrénaline de la compétition, corps chauffé à blanc, tensions extrêmes, alternance entre chutes, blessures et satisfaction absolue de la victoire : autant d’ingrédients qui composent ce spectacle/ course de fond mené à vive allure. Si les commentateurs ou les proches participent du récit, Vanessa Cailhol est le cœur battant de ce sprint qui nous promène du cocon familial aux salles d’entraînement, dans une scénographie qui, sur un plateau entouré de néons, fait la part belle aux podiums mobiles. Diablement physique, évidemment. Et sensible à la fois.
Nedjma Van Egmond
Je ne cours pas, je vole... texte d’Elodie Menant, mis en scène par Johanna Boyé. Avec Vanessa Cailhol, Olivier Dote Doevi, Axel Mandron, Elodie Menant, Youna Noiret, Laurent Paolini. Théâtre du Roi René, 16h15, jusqu’au 30 juillet.