Critique Off - Silence vacarme - l’invitation au voyage sonore de Claire Rapin


Sur l’immense plateau blanc, mille objets sonores. Des enceintes, une batterie, un ghetto blaster, un magnétophone old school, un clavier, des cuivres… Bienvenue dans le monde merveilleux de Claire Rapin. La comédienne est aussi musicienne, chanteuse et bruiteuse hors-pair. Après un confinement éprouvant, dans son appartement bruxellois, elle avoue, en mai 2020 : "Je me sentais comme une plante en pot, j’avais besoin d’air"… L’air, elle le (re)trouvera dans la nature, les sons de la vie, le retour aux sources. Grandie dans un petit village des Pyrénées, ascendance espagnole, elle goûte aux jardins, aux plantes, aux arbres grâce à sa mère, Thérèse, et surtout sa grand-mère Teresa, figure joyeuse et charismatique, 90 printemps bientôt, à qui elle rend un bel hommage. Sa madeleine à elle, ce sont les sons, les bruits, les chants, les fréquences et les voix. Dans sa partition polyphonique, il y a des hibous petit-Duc et des cigales, un cœur qui bat dans son ventre, des cris d’enfants, une fête disco avec boule à facettes. Et bien plus encore... Lumineuse, vibrante à tous les sens du terme, regard scintillant, l’artiste raconte sa part intime, passée et à venir. Et l’invitation au voyage sonore et enchanté qu’elle propose, sur le fil entre pédagogie et émotion est aussi un récit de transmission, d’héritage. Quel souffle !
Nedjma Van Egmond
Dans le OFF
Silence vacarme, texte Antoine Cegarra, Claire Rappin, Pauline Ringeade, mise en scène Pauline Ringeade, avec Claire Rapin. Jusqu’au 26 juillet, à 10h50, Présence Pasteur. Le 13 janvier 2026 au Théâtre d’Arles. Le 30 janvier 2026 à l’Espace 110, Illzach