Critique Off - Happy Apocalypse : l’autre en soi

Happy apocalypse (révélation en grec) le nouveau texte de Jean-Christophe Dollé qu’il joue et co-met en scène avec Clotilde Morgiève nous projette dans un futur où les humains s’hybrident avec des animaux dans une quête incessante de changement. L’autre en soi c’est ce que semblent chercher en se modifiant les personnages de ce futur plus que plausible. Tout commence avec un grand chercheur atteint d’une maladie dégénérative qui le prive du contrôle de ses muscles ; on pense à Stephen Hawking. Il peut parler de ses découvertes grâce à un ordinateur qui retranscrit sa pensée, fruit des travaux de sa sœur généticienne. Elle-même a réussi à donner naissance au premier être hybride, une fille prénommée Perle. Mais cette enfant lui échappe et la fuit. Comme tous les personnages qui semblent en fuite de quelque chose…
Dans une scénographie éclatée en petits modules où se débattent chacun des protagonistes avec leur quête de changement, le spectacle décrit une société faite de pièces de puzzles. "Quand l’univers est né, il n’était pas plus gros qu’une bille de flipper, mais déjà il contenait tout. Tout l’espace et tout le temps", nous affirme le chercheur malade. L’expansion de l’univers nous a éparpillés, amputés de parties de nous-mêmes. Voilà comment l’autre est né. Et que nous ne cessons pas de chercher à récupérer en nous transformant. C’est de ça dont parle ce texte avec une puissance bouleversante portée aussi par une musique électro qui nous déchire l’âme. Sans doute la meilleure pièce du Off.