Critique Off. L'ABOLITION DES PRIVILEGES - On adhère presque
Il s’est d’abord penché avec jubilation sur notre époque politique contemporaine, en plongeant dans la campagne d’Emmanuel Macron au fil d’une saga en plusieurs volets. Je m’en vais mais l’Etat demeure conjuguait documentaire et fiction. Le très brillant auteur, acteur, metteur en scène Hugues Duchêne se retourne cette fois sur une page-clé de l’histoire de France. Adaptant L’abolition des privilèges, roman de Bertrand Guillot, il raconte la nuit du 4 août 1789. Là, les députés de l’Assemblée nationale, clergé, noblesse et Tiers Etat réunis à Versailles décidaient de l’universalité de l’impôt pour en finir enfin avec le système féodal. Une idée pour le moins révolutionnaire, dans un Etat en déficit permanent. Pour raconter cette nuit riche en rebondissements, Duchêne met Maxime Pambet seul en scène.
Virtuose, l’acteur pratique à merveille l’art de la métamorphose, se glissant dans nombre de figures aux antipodes (de Duquenoy à l’armateur breton Delaville, en passant par le paysan Kerangal), passant d’un accent à l’autre, d’une posture à l’autre. C’est jouissif et instructif, pédagogique et souvent drôle. Pas si loin de nous. Si la partie historique de la pièce, menée avec une belle allégresse en une heure tout rond embarque l’adhésion du public de 7 à 77 ans ou presque, on est un peu moins convaincus par l’ajout contemporain. Là, Duchêne lui-même s’invite sur scène pour un dialogue à bâtons rompus avec son acteur et une démonstration sur les nouveaux privilèges et les nécessaires changements de paradigme. C’est appuyé, parfois tiré par les cheveux, dispensable.
Nedjma Van Egmond
Virtuose, l’acteur pratique à merveille l’art de la métamorphose, se glissant dans nombre de figures aux antipodes (de Duquenoy à l’armateur breton Delaville, en passant par le paysan Kerangal), passant d’un accent à l’autre, d’une posture à l’autre. C’est jouissif et instructif, pédagogique et souvent drôle. Pas si loin de nous. Si la partie historique de la pièce, menée avec une belle allégresse en une heure tout rond embarque l’adhésion du public de 7 à 77 ans ou presque, on est un peu moins convaincus par l’ajout contemporain. Là, Duchêne lui-même s’invite sur scène pour un dialogue à bâtons rompus avec son acteur et une démonstration sur les nouveaux privilèges et les nécessaires changements de paradigme. C’est appuyé, parfois tiré par les cheveux, dispensable.
Nedjma Van Egmond
Dans le Off
L’abolition des privilèges, adapté par Hugues Duchêne du roman de Bertrand Guillot, avec Maxime Pambet et Hugues Duchêne.
Théâtre du Train Bleu, 40 Rue Paul Sain 84000 Avignon, à 15h50