Critique OFF - L’Occupation : Romane Bohringer, une bête de scène
Dans une confession franche et parfois crue, une femme nous décrit les affres de la jalousie qui l’ont dévorée pendant six mois. Six mois d’occupation de son esprit et même de son corps par une autre femme, la nouvelle femme de l’homme qu’elle a aimé et qu’elle aime encore.
Le texte d’Annie Ernaux est extrêmement bien écrit, chaque phrase sonne juste, chaque confidence vient résonner à l’endroit d’un vécu commun à tous les êtres. La rupture, comme le deuil entraînent la perte de l’identité du couple formé avec l’autre et il faut se reconstruire, seule, coûte que coûte… Dans cette épreuve, Romane Bohringer excelle. Seule en scène, elle porte ce texte comme si c’était son histoire, sincère, touchante, elle crie, chante, tournoie. On savait que c’était une formidable comédienne, maintenant on sait que c’est aussi une bête de scène.
Hélène Chevrier
L'Occupation, d’après un texte d’Annie Ernaux, mise en scène Pierre Pradinas, avec Romane Bohringer et Christophe “Disco” Minck. Théâtre des Halles, 4 rue Noël Biret 84000 Avignon, 04 32 76 24 51, du 7 au 30 juillet 2022 à 14h, relâches les mercredis 13, 20, 27 juillet, https://www.theatredeshalles.com