Critique OFF - Je te pardonne (Harvey Weinstein), spectacle satirique
Pierre Notte surfe avec cette pièce sur un sujet tellement ressassé, celui du mouvement #me too, qu’il risque d’infliger une overdose au public. Néanmoins, avec une comédie musicale satirique et parfois absurde, domaine où il excelle particulièrement, il réussit encore à nous intéresser et à nous distraire. Je vous pardonne fait le procès du producteur américain à l’origine de #me too, Harvey Weinstein, où sont évoquées les grandes figures de l’Histoire victimes des hommes comme Hélène de Troie, et convoquées à la barre les grandes prêtresses de la cause féminine comme Elisabeth Badinter ou Christiane Taubira. Au fil du jugement, l’accusé se voit transformé en femme, en raison d’un tsunami d’hormones, châtiment ironique réservé aux maltraitants. Joué et chanté par Pierre Notte, Marie Notte (sa petite sœur), Pauline Chagne et au piano Clément Walker-Viry, le spectacle est bien rythmé, mais y aurait certainement gagné avec moins de grossièretés. Par ailleurs, le recours à Catherine Deneuve, abondamment citée et étrillée, dans une affaire qui ne la concerne pas est aussi très gênant. Dommage car Pierre Notte a le sens du spectacle et pas de limite sur scène, ce qui est remarquable.
Hélène Chevrier
Je te pardonne (Harvey Weinstein), texte et interprétation Pierre Notte. Théâtre des Halles, 4 rue Noël Biret 84000 Avignon, 04 32 76 24 51, du 7 au 30 juillet 2022 à 21h30, relâches les mercredis 13, 20, 27 juillet, https://www.theatredeshalles.com