Critique Off - Le dernier cèdre du Liban - Aux origines

C’est une pièce initialement créée en 2017, pour deux comédiens Magali Genoud et Azeddine Benamara. La revoilà dans une nouvelle forme, pour trois comédiens cette fois. Maëlis Adalle a rejoint la distribution. Entre temps, Les poupées persanes est passé par là, triomphe et pluie de Molières pour Aïda Asgarzadeh. On y retrouve les thèmes qui lui tiennent à cœur : filiation, quête des origines, poids de la guerre, voyage d’un pays à l’autre. On se balade ici de 1988 à nos jours, traversant un Liban en guerre, mais aussi Berlin aux heures heureuses de la chute du mur, ou encore un cimetière de Belle-Ile-en mer. La narration est ici moins fragmentée, et même si une multitude d’autres traversent le récit, la pièce se concentre sur trois personnages. Eva, Anna, Tahar. La première, jeune fille en centre fermé pour mineurs, apprend la mort de sa mère, photographe de guerre, qu’elle n’a jamais connue. A travers quelques cassettes audio, un dictaphone, seuls objets hérités de sa mère elle remonte aux sources de son histoire et sa colère, sa rage vont se muer en peine et en émotion.
Mise en scène ciselée de Nikola Carton, pas besoin ici de changements de décors virevoltants ou de valse des costumes. Une écharpe, une capuche, un sac de boxe qui devient sac de voyage et c’est tout… Le talent de la troupe fait le reste. Azeddine Benamara est parfait dans tous les rôles qu’il incarne. Magali Genoud, un peu en force au début, prend ses marques ensuite. La révélation s’appelle Maëlis Adalle. Elle rappelle Alice Belaïdi à ses débuts. Energie brute, elle a la rage et l’émotion à fleur de peau de l’adolescence.

Nedjma Van Egmond


Dans le OFF
Le dernier cèdre du Liban, d’Aïda Asgharzadeh, mise en scène Nikola Carton, avec Magali Genoud, Maëlis Adalle, Azeddine Benamara. Théâtre des Béliers, à 17h05, jusqu’au 26 juillet. Théâtre de l’Oeuvre à partir du 11 septembre