Critique Off. MOMAN pourquoi les méchants sont méchants ? - Une ode à l'amour maternel  

On entend les personnages avant de les voir. "Dors!", répète la mère (Hervé Pierre) à son fils (Clotilde Mollet) qui peine à trouver le sommeil. "Moman?". "Quoi encore ?". "J'ai faim". La nuit achevée, les deux protagonistes sortent de leur minuscule maison de draps sur lesquels un enfant semble avoir dessiné des images d'explosions et de guerre. Dans sa pièce Moman pourquoi les méchants sont méchants ?, Jean-Claude Grumberg plonge dans sa propre histoire. Son père a été raflé sous ses yeux de petit garçon, des proches ont été exterminés dans des camps par les nazis.
Pour autant, c'est l'amour infini d'une mère pour son "chipounet", son "cœur", qui domine tout le reste, le passé endeuillé, les chers disparus, la prise de conscience que la vie a une fin, mais qu'elle peut être magnifique. Le spectacle est d'ailleurs mis en scène par Noémie Pierre, la fille de Clotilde Mollet et Hervé Pierre, remarquables comédiens. Avec bienveillance et tendresse. Le trio parvient à nous faire sourire à travers une "moman" qui élève seul son garçonnet. On ne peut qu'être ému.