Critique Off. IN VIGNEAUX VERITAS -  Libérée 

A 48 ans, Caroline Vigneaux n’y va pas par quatre chemins. Elle est "pile" au sommet de la montagne de la vie. D’un côté, les vieux et les EHPAD (belle idée d’une valise bourrée de drogues diverses pour s’envoyer dans les étoiles !). De l’autre, les jeunes, le "wokisme" et l’intelligence artificielle. Dans son quatrième spectacle, In Vigneaux veritas, l’humoriste à la tête bien faite promet de dire toute la vérité. Adieu la petite robe noire et les escarpins assortis. Elle évolue désormais en baskets, les mains dans les poches d’un jogging blanc. Un tee-shirt blanc sous son blazer. L’ancienne avocate est prête à en découdre avec ses démons. Elle connaît son droit, et ses droits, par cœur et n’a plus l’intention de plier. Mieux, elle s’est libérée d’un carcan et se dévoile comme jamais. Sur la mort soudaine de son père -dans une station de ski-, sur les funérailles ubuesques, son deuil et ses agressions sexuelles. Violée, elle explique pourquoi elle n’a pas porté plainte et se confie seulement aujourd’hui. Caroline Vigneaux a passé un an et demi à écrire ce nouveau one-woman-show. Quel courage ! Dans les précédents, Il était une fée, Quitte la robe et Croque la pomme, la comédienne montrait déjà qu’elle était une féministe née, mais pas bornée. Cette fois, elle n’hésite pas à critiquer les "masculinistes". Emancipée, elle se met en scène et se produit elle-même (pour la première fois, elle a contracté un emprunt et a mis sa maison en gage). On le savait, ça se confirme, Caroline est une grande artiste. Poignante, brillante et hilarante. Courez-y, vous sortirez plus intelligent.

Nathalie Simon

Dans le Off
In Vigneaux veritas, de et avec Caroline Vigneaux

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