Critique Off. Lisa - Dur, dur d’être une ado

Depuis la mort de son père il y a tout juste dix ans, Lisa coule des heures paisibles ou presque avec sa mère Cathy. La première, corps, cœur, esprit en questionnement -elle a 15 ans- la seconde, mise à l’épreuve sous pression dans son travail à l’hôpital. Edouard, débarqué de nulle part dans la vie de sa mère sera-t-il l’homme providentiel ou l’ombre menaçante au tableau ? Nicolas Devort signe un texte sensible sur une jeune fille qui cherche sa place, s’interroge sur le sens de la vie autant que la marche d’un vieux monde -patriarcal, capitaliste et qui malmène la planète- et tente de protéger sa mère, vaille que vaille. Comme il l’avait fait avec virtuosité dans Dans la peau de Cyrano, où il incarnait déjà une kyrielle de personnages, l’auteur et comédien campe tour à tour tous les héros et héroïnes de cette fable contemporaine. Sans en rajouter, par une inflexion de voix, une posture, il est Lisa puis Léo, son précieux allié, les sales gosses du collège qui les harcèlent ou encore Cathy puis Edouard. Touchant, le spectacle abordant à la fois les doutes et les tumultes de l’adolescence, les premiers émois sentimentaux et les violences conjugales, manquait de fluidité quand on l’a vu -jour de première, et représentation naturellement fragile-. On ne doute pas qu’il gagnera en tension et en émotion avec le temps.

Nedjma Van Egmond


Dans le OFF
Lisa, de et avec Nicolas Devort, mise en scène Clotilde Daniaut. Théâtre des Corps Saints, jusqu’au 21 juillet, 16h05
 



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