Critique In. DÄMON (El funeral de Bergman) – Une célébration explosive de l’art
Ingmar Bergman fut le plus grand réalisateur de tous les temps et le plus grand artiste du XXe siècle pour Angélica Liddell qui lui consacre sa dernière création DÄMON El funeral de Bergman. Bergman depuis toujours l’a inspirée. Son œuvre comme ses rapports compliqués avec les journalistes. Elle-même recevant aussi douloureusement les critiques négatives de ses propres créations. Mais son règlement de comptes avec la presse n’est pas le sujet du spectacle. L’hommage à Bergman, la messe de ses funérailles revisitée sur scène est surtout le prétexte à confier sa peur de la mort et surtout de la décrépitude. Ainsi la première scène, où Angélica Liddell se livre à une toilette intime seule sur l’immense plateau de la Cour d’honneur donne le ton. Ici on ne cache rien, on donne à voir et à entendre, ce qu’est la déshumanisation avant le clap de fin. "Dans 20 ans, j’aurais 77 ans, je serai vieille", pointant les signes du déclin : "Y a–t-il quelqu’un ici qui pense qu’il y a plus important qu’une érection ?", "vous ne savez pas que la maladie est la chose la plus importante de vos vies ?"
Dans une suite de tableaux très expressionnistes, elle défonce les remparts de l’humanité contre sa propre monstruosité, mettant à jour tout ce qu’elle a de plus cru et de sordide dans la putréfaction des corps qu’amène la vieillesse. Micro en main, elle occupe toute la scène, hurlant ce que personne n’ose dire, pas même dans ses pires fantasmes. Le spectacle déborde de tous les côtés. Certes on est malmené parfois jusqu’au vomissement, parfois jusqu’à l’éblouissement. Dans cette course contre la mort, il y a surtout une célébration du vivant ; la preuve cette image d’Angélica Liddell tenant avec émotion la main d’un enfant dont elle prend soin de masquer les yeux… Ces funérailles de Bergman ne doivent surtout pas être celles de l’art.
Hélène Chevrier
Dans une suite de tableaux très expressionnistes, elle défonce les remparts de l’humanité contre sa propre monstruosité, mettant à jour tout ce qu’elle a de plus cru et de sordide dans la putréfaction des corps qu’amène la vieillesse. Micro en main, elle occupe toute la scène, hurlant ce que personne n’ose dire, pas même dans ses pires fantasmes. Le spectacle déborde de tous les côtés. Certes on est malmené parfois jusqu’au vomissement, parfois jusqu’à l’éblouissement. Dans cette course contre la mort, il y a surtout une célébration du vivant ; la preuve cette image d’Angélica Liddell tenant avec émotion la main d’un enfant dont elle prend soin de masquer les yeux… Ces funérailles de Bergman ne doivent surtout pas être celles de l’art.
Hélène Chevrier
Dans le IN
DÄMON, El funeral de Bergman, texte, mise en scène, scénographie et costumes Angélica Liddell. Avec David Abad, Ahimsa, Yuri Ananiev, Nicolas Chevallier, Guillaume Costanza, Electra Hallman, Elin Klinga, Angélica Liddell, Borja López, Sindo Puche, Daniel Richard, Joel Valois. Cour d'honneur du Palais des papes 84000 Avignon, du 29/06 au 5/07
Du 13 au 21/09 Teatros del Canal à Madrid (Espagne)
Du 26/09 au 6/10 Odéon à Paris
Puis tournée
Du 13 au 21/09 Teatros del Canal à Madrid (Espagne)
Du 26/09 au 6/10 Odéon à Paris
Puis tournée
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