Critique Off - LE SONGE D’UNE NUIT D’ETE : Shakespeare queer
Thésée, le duc d’Athènes, a promis sa fille à un homme alors qu’elle en aime un autre. Elle décide de fuir dans la forêt, avec son amant, lui-même aimé par une autre… Pendant ce temps, Obéron, roi des fées, a ordonné à Puck de verser un philtre sur les paupières de sa femme, Titania pour se moquer d'elle. Mais la magie rate sa cible pour Lysandre, Hermia, Hélena et Demetrius et voici tous les personnages au cœur d’un chassé-croisé inextricable... Pièce éminemment complexe et labyrinthique, éblouissante variation sur le sentiment amoureux et ses déconvenues, Le Songe d’une nuit d’été enchaîne les scènes et les intrigues à un train d’enfer et marie allègrement les registres, du burlesque au fantastique. Souvent monté, avec plus ou moins de bonheur. Le festival 2023 en donne au moins deux exemples, l’un, joué à l’os par des acteurs sans fard et sans costumes ou presque (Le Songe, dans le In, par la troupe de Gwenaël Morin). L’autre, mariant 8 acteurs et actrices et 15 marionnettes, ne faisant souvent qu’une créature, dans des scènes ébouriffantes. C’est la première riche idée de cette version signée Jean-Michel d’Hoop et emmenée par les acteurs de la compagnie Point Zéro, tous pied au plancher. La seconde, est de faire valser les genres… et les genres, dans une confusion savamment entretenue où on ne sait plus qui est fille, qui est garçon, et qu’importe. Dans cette partition désopilante les fées ont des allures de drag queens en bas résille et platform shoes, et de chanteurs des Village People. Drôle et intelligent.
Nedjma Van Egmond
Le Songe d’une nuit d’été d’après William Shakespeare, mise en scène de Jean-Michel d’Hoop, jusqu’au 26 juillet (sauf le 20) au 11 • Avignon • 11 boulevard Raspail 84 000 Avignon • 04 84 51 20 10, à 22h
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