Critique In - PAYSAGES PARTAGES : l’échappée verte
C’est une parenthèse de verdure et de calme, arrachée au marathon avignonnais. Vous quittez la ville, la fournaise, le bruit pour rallier Pujaut, village gardois à une quinzaine de kilomètres et son plateau du Pelatier, entre vignes et garrigue, pierres et pins, acteurs, danseurs et musiciens de chair et bande son.
Paysages partagés est né du désir du metteur en scène Stefan Kaegi et de la curatrice Caroline Barneaud de faire corps avec la nature, autrement. D’en faire un cadre mais aussi un personnage. Le point d’ancrage d’une expérience collective, entre jeu et contemplation, dont l’objet même interroge notre relation à la campagne et ses représentations, et la conscience aigüe de sa fragilité. Sept créateurs européens ont été invités à composer une pièce, l’ensemble tissant un patchwork passionnant convoquant tous nos sens et nous plongeant, à chaque escale, dans une expérience singulière.
D’abord, écouter, allongés à l’ombre des pins secoués par le vent et coiffés d’un casque audio, la conversation à bâtons rompus entre une enfant de 8 ans, un garde-forestier, une psychologue et un météorologue. Les entendre échanger sur le langage des arbres et la forêt comme territoire des peurs ou la conscience de la mort. Très belle pièce signée par Rimini Protokoll. Puis prendre part, spectateurs devenus acteurs, à une chorégraphie collective et un brin New Age orchestrée pour nous par Sofia Diaz et Victor Roriz, s’emparant d’un caillou, d’une feuille ou d’une brindille, faisant feu de tout bois… Assister au beau pas de deux des frères Papachristou, l’un valide, l’autre handicapé puis sentir le sol se dérober sous nos pieds et prendre de la hauteur, au sens propre du terme, en se parant des lunettes de réalité virtuelle (pièce de Begüm Erciyas et Daniel Kötter). Vertigineux !
S’amuser enfin d’entendre une chercheuse en éthologie (campée par la formidable Emmanuelle Lafon) évoquer les signaux des alouettes ou de la mouche drosophile - tout un monde…-
Après ces paisibles excursions, le dernier monologue signé El Conde de Torrefiel et défilant sur un écran est une adresse cinglante de la nature à la masse de spectateurs réunis en ces lieux. Elle retrace avec humour notre périple avant de pointer l’indifférence et la négligence des hommes puis de fustiger leur arrogance et leur mépris à son égard. Et de brosser le portrait d’êtres avides de fiction et d’artifice.
Paysages partagés est né du désir du metteur en scène Stefan Kaegi et de la curatrice Caroline Barneaud de faire corps avec la nature, autrement. D’en faire un cadre mais aussi un personnage. Le point d’ancrage d’une expérience collective, entre jeu et contemplation, dont l’objet même interroge notre relation à la campagne et ses représentations, et la conscience aigüe de sa fragilité. Sept créateurs européens ont été invités à composer une pièce, l’ensemble tissant un patchwork passionnant convoquant tous nos sens et nous plongeant, à chaque escale, dans une expérience singulière.
D’abord, écouter, allongés à l’ombre des pins secoués par le vent et coiffés d’un casque audio, la conversation à bâtons rompus entre une enfant de 8 ans, un garde-forestier, une psychologue et un météorologue. Les entendre échanger sur le langage des arbres et la forêt comme territoire des peurs ou la conscience de la mort. Très belle pièce signée par Rimini Protokoll. Puis prendre part, spectateurs devenus acteurs, à une chorégraphie collective et un brin New Age orchestrée pour nous par Sofia Diaz et Victor Roriz, s’emparant d’un caillou, d’une feuille ou d’une brindille, faisant feu de tout bois… Assister au beau pas de deux des frères Papachristou, l’un valide, l’autre handicapé puis sentir le sol se dérober sous nos pieds et prendre de la hauteur, au sens propre du terme, en se parant des lunettes de réalité virtuelle (pièce de Begüm Erciyas et Daniel Kötter). Vertigineux !
S’amuser enfin d’entendre une chercheuse en éthologie (campée par la formidable Emmanuelle Lafon) évoquer les signaux des alouettes ou de la mouche drosophile - tout un monde…-
Après ces paisibles excursions, le dernier monologue signé El Conde de Torrefiel et défilant sur un écran est une adresse cinglante de la nature à la masse de spectateurs réunis en ces lieux. Elle retrace avec humour notre périple avant de pointer l’indifférence et la négligence des hommes puis de fustiger leur arrogance et leur mépris à son égard. Et de brosser le portrait d’êtres avides de fiction et d’artifice.
Un texte qui cogne à l’estomac. Et invite, comme tous les autres, avec plus ou moins de force, à mieux écouter, regarder et prendre soin de Dame Nature.
Nedjma Van Egmond
Paysages partagés, conçu par Caroline Barneaud et Stefan K aegi, jusqu’au 16 juillet. De 16h à 23h, à Pujaut. Départ 15h du parking relais de l’Ile Piot.
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