Critique In - ANGELA (A STRANGE LOOP) : Traversée du miroir
Décor contemporain mâtiné de jaune fluorescent, où projections 3D (façon simulateur de cuisine Ikea) et meubles réels se mêlent. Corbeille mariant vrais et faux fruits. L’illusion est parfaite, à tel point qu’un acteur croque dans une pomme plus vraie que nature, manque de s’y casser une dent et clame : « Ah mais c’est vrai elle est fausse ! » Quant aux personnages, ils se meuvent et parlent tels des robots, avec une légère distorsion de la voix et une synchronisation dont l’infime décalage (parfaitement étudié) entretient longtemps le doute : est-ce leurs véritables voix, ou des enregistrements que nous entendons ?
Angela est une youtubeuse influence, frappée par un mal étrange (paralysie, urines noires), qu’elle raconte par le menu sur les réseaux sociaux. Brune au regard fébrile, comme perdue, ailleurs, elle est entourée de sa mère et de deux amis, elle a des allures d’héroïne de jeu vidéo. Sur un écran, un chat en peluche joue les narrateurs métaphysiques. « Toute réalité est virtuelle » affirme l’Allemande Susanne Kennedy, qu’on découvre cette année à Avignon. Son étrange spectacle se joue de nos doutes et interroge notre perception de la réalité. Où s’arrête le réel ? Où commence le virtuel ? L’intention est claire et l’imagination, la virtuosité technique de Susanne Kennedy et son complice Marcus Selg sans faille. Leur invention d’un langage à part indéniable. Mais c’est une expérience qui, voulant nous emmener aux confins du surnaturel et de la science-fiction, nous plonge dans le désarroi… et un franc ennui. Cette traversée du miroir et sa distorsion des perceptions se double d’une distorsion du temps des plus pénibles. Est-ce pour interroger la vacuité de nos existences qu’elle nous impose cette vacuité ? On espère être plus sensible à sa démarche quand elle sera l’invitée du festival d’automne, mais pour l’heure les lettres rouges géantes « EXIT » s’affichant en baisser de rideau nous ont fait l’effet d’une libération qui peinait tant à venir.
Angela est une youtubeuse influence, frappée par un mal étrange (paralysie, urines noires), qu’elle raconte par le menu sur les réseaux sociaux. Brune au regard fébrile, comme perdue, ailleurs, elle est entourée de sa mère et de deux amis, elle a des allures d’héroïne de jeu vidéo. Sur un écran, un chat en peluche joue les narrateurs métaphysiques. « Toute réalité est virtuelle » affirme l’Allemande Susanne Kennedy, qu’on découvre cette année à Avignon. Son étrange spectacle se joue de nos doutes et interroge notre perception de la réalité. Où s’arrête le réel ? Où commence le virtuel ? L’intention est claire et l’imagination, la virtuosité technique de Susanne Kennedy et son complice Marcus Selg sans faille. Leur invention d’un langage à part indéniable. Mais c’est une expérience qui, voulant nous emmener aux confins du surnaturel et de la science-fiction, nous plonge dans le désarroi… et un franc ennui. Cette traversée du miroir et sa distorsion des perceptions se double d’une distorsion du temps des plus pénibles. Est-ce pour interroger la vacuité de nos existences qu’elle nous impose cette vacuité ? On espère être plus sensible à sa démarche quand elle sera l’invitée du festival d’automne, mais pour l’heure les lettres rouges géantes « EXIT » s’affichant en baisser de rideau nous ont fait l’effet d’une libération qui peinait tant à venir.
Nedjma Van Egmond
Angela (a strange loop) de Susanne Kennedy et Marcus Selg avec Tarren Johnson, Ixchel Mendoza Hernàndez, Dominic Santia, Kate Strong et Diamanda La Berge Dramm. Gymnase Aubanel, Avignon jusqu’au 17 juillet. Et à l’Odéon, Ateliers Berthier, Paris du 8 au 19 novembre.
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