Critique OFF - Insuline & Magnolia : Mon amie la fleur
Rien ne prédisposait Stanislas Roquette au métier d’acteur. La découverte de son diabète à 15 ans puis la rencontre avec une jeune poétesse l’ont mis doucement sur la voie. "C’est une chance incroyable de marcher tous les jours à côté de la mort. Pas besoin d’opium quand on peut connaître seul un tel vertige" ainsi s’est présentée la jeune fille à lui. Tenant en plus dans la main le texte de Cyrano, elle a irrémédiablement fait basculer son destin. C’est cette rencontre avec la poésie et la maladie qu’explore l’acteur, la découverte d’un autre soi et le lâcher prise que cela induit pour accepter cette chrysalide.
Il en faut peu à Stanislas Roquette pour composer les personnages de son histoire, une blouse blanche, un geste, une intonation et on y est. La mise en scène extrêmement sobre, sa puissance de jeu et les poèmes qu’il égrène au fil de son texte lui évitent l’écueil d’une confession trop personnelle. Et puis la tragédie qui hante cette histoire, l’amitié indéfectible qui la caractérise et le parallèle récurrent avec Cyrano lui permettent d’emporter le public vers une dimension universelle. Un texte bouleversant.
Hélène Chevrier
Insuline & Magnolia, texte et jeu Stanislas Roquette, dramaturgie Alexis Leprince, musique originale Christian Girardot. Train Bleu, 40 rue Paul Sain 84000 Avignon, à 14h30, www.theatredutrainbleu.fr