Critique IN - Le Septième jour : Le théâtre jusqu’à la lie
 

Après sa désastreuse Maison de Thé subie lors de la 73e édition du Festival d’Avignon, il est peu de dire que le retour de Meng Jinghui dans la Cité des Papes était redouté. Et, conformément aux attentes, le metteur en scène chinois aura, tel qu’en lui-même, une nouvelle fois déçu. Dans le magnifique écrin du Cloître des Carmes, son Septième Jour, inspiré du roman de Yu Hua, s’impose, au-delà de sa singularité et de la performance des sept comédiens au plateau, comme l’un des pires spectacles de ce 76e Festival d’Avignon.
 
Dramaturgiquement confuse, scéniquement surchargée, cette déambulation de Yang Fei entre le monde des vivants et celui des morts, durant laquelle il croise moult défunts en sursis – son ex-femme, des joueurs d’échecs, la fille-rat et son compagnon –, peine à faire reluire la dialectique d’origine entre mythe biblique et faits divers authentiques. Au lieu de sublimer l’œuvre de Yu Hua, Meng Jinghui l’enferme dans un théâtre d’arrière-garde, à la pertinence relative et à la tonitruance éculée. Au terme de plus de deux heures d’un spectacle brouillon, on ressort épuisés, essorés par un artiste qui, plutôt que de donner de l’énergie aux spectateurs, les aura patiemment vampirisés.
 
Vincent Bouquet

Le Septième Jour, d’après Yu Hua, mise en scène Meng Jinghui, du 18 au 25/07, Festival d’Avignon, Cloître des Carmes, 20 place des Carmes, 84000 Avignon, 04 90 14 14 14 


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