Critique In. Fraternité, conte fantastique décevant - (7/07/21)

On le dit à regret, le nouveau spectacle de l’auteur-metteur en scène de Saïgon, qui connut voici quatre ans un succès fracassant au festival d’Avignon puis dans le monde entier, se révèle décevant. Il rassemble tous les manques de ce qu’il est désormais convenu d’appeler "l’écriture de plateau". Caroline Guiela Nguyen a apporté un canevas à sa troupe et la pièce s’est peu à peu fixée lors d’improvisations et d’échanges avec le scénographe, le costumier et le créateur sonore. Résultat, des dialogues affreusement délayés. Rien de substantiel. Un brouet aussi clair et peu nourrissant que celui que le renard de la fable offre à sa commère la cigogne. Voudrait-on démontrer par l’absurde l’utilité d’un auteur, on ne s’y prendrait pas autrement. A côté de ce spectacle de 3h30, n’importe quel album de BD, n’importe quel film de science-fiction de série B, offre plus de contenu et énonce moins de naïvetés. Le pitch ? Lors d’une éclipse totale du soleil, la moitié de l’humanité s’est volatilisée. Dans l’espoir qu’une prochaine éclipse leur rendra leurs disparus, quelques inconsolables se regroupent pour leur adresser des messages vidéo lancés dans tous les azimuts à travers le cosmos. On s’en voudrait d’en dire plus de peur de retirer le peu de suspens présent dans le spectacle. N’en surnage que l’émotion dégagée par les interprètes, en particulier un couple d’asiatiques relativement âgés, Anh et Hiep Tran Nghia, aussi talentueux l’un que l’autre. C’est déjà ça.
Jacques Nerson


Fraternité, conte fantastique, de Caroline Guiela Nguyen
La Fabrica, 15 heures, jusqu’au 14 juillet. Reprise à l’Odéon du 16 septembre au 17 octobre


Photo : Fraternité conte fantastique © Christophe Raynaud de Lage


Print Friendly Version of this pageImprimer / Enregistrer / Envoyer

Dernières actus
-----------
-----------
-----------
-----------
Education
-----------