Critique In. La vie secrète des vieux – indécence et voyeurisme

Montrer autre chose que la diminution, la maladie ou la souffrance chez les vieux semble être une belle idée. La vieillesse a d’ailleurs inspiré des très grandes œuvres notamment au cinéma comme Le Chat avec Gabin et Signoret, Cocoon, Sunset Boulevard, ou Amour de Haneke… Parler d’amour ou de désamour, cela touche d’autant plus qu’on vit ses dernières gouttes de vie. Mais parler de sexe et témoigner de ses propres pratiques à 90 ans pour atteindre la jouissance casse un peu le glamour. Or c’est bien le sujet du spectacle. Mohamed El Khatib, choqué de constater au moment du confinement que les EPHAD se révélaient être des mouroirs, est allé enquêter pour y trouver de la vie, et qui dit vie dans ce cas dit sexe. Une dizaine de personnes de 76 à 91 ans ont donc accepté de se livrer et de raconter les détails croustillants de leurs ébats sur scène. Naturellement un casting a été fait et nous avons un panel représentatif aussi de la société LGBT… Certes on ne peut que saluer le courage de ces personnes auxquelles l’aventure du théâtre, le fait de se retrouver en troupe doit apporter une expérience extraordinaire. Mais pour autant on ne peut pas adhérer à un tel projet qui les exhibe comme des monstres de foire, qui attise le voyeurisme ; c’est juste indécent.
A un moment, l’un d’eux raconte qu’une de leurs amies vivait une grande passion avec un autre résident. Mais leurs enfants respectifs s’étant opposés à leur histoire, elle avait fini par se suicider. Roméo et Juliette à l’envers. C’est ce genre de belle et grande histoire qu’on aurait aimé voir sur scène. Faire de leur tragédie une œuvre d’art aurait constitué un si bel hommage…

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