Critique In. Hécube, pas Hécube - D’une tragédie à l’autre
D’abord il y a ce décor, dont on ne se lasse pas : la carrière de Boulbon, à quelques encâblures d’Avignon. Majestueuse façade de pierre, ciel étoilé, parfum de garrigue. Ensuite, il y a un texte, ou plutôt deux enchâssés : des extraits de celui d’Euripide, Hécube, et celui de Tiago Rodrigues, qui mêle à l’intrigue antique une autre, plus contemporaine. De Antoine et Cléopâtre à Iphigénie, l’auteur, metteur en scène et directeur du festival excelle dans cet exercice, il l’a souvent montré.
Enfin il y a une troupe toute de noir vêtue, celle de la Comédie-Française, souveraine dans un théâtre mis en abyme qui mêle envolées tragiques et saillies drôlatiques, labyrinthe mental et danse joyeuse au son d’Otis Redding. Un groupe d’acteurs répète donc la tragédie d’Euripide, récit de la reine de Troie soumise au rang d’esclave à l’issue de la guerre, qui cherche à venger ses enfants, presque tous morts. L’actrice qui l’incarne aujourd’hui, Nadia, est elle-même confrontée à un drame : elle se bat pour défendre son fils autiste, Otis, victime de maltraitances dans l’institution où il a été placé. Tout se joue dans un subtil va-et-vient entre passé et présent, un vis-à-vis entre le combat de l’une et celui de l’autre. Les acteurs multiplient les rôles : Denis Podalydès est Agamemnon et le procureur, Sephora Pondi le chœur et l’avocate, Loïc Corbery Polymestor et le secrétaire d’état… Tout ce petit monde navigue allègrement entre hier et aujourd’hui, par la grâce d’un simple changement d’éclairage : on passe du bleu violet au jaune. D’une tragédie à l’autre, les deux récits se complètent avec fluidité et captivent. Accompagnée d’une troupe à son meilleur, Elsa Lepoivre est magistrale en mère-courage, chienne louve qui aboie et continuera de le faire, inlassablement pour sauver/protéger ses petits.
Enfin il y a une troupe toute de noir vêtue, celle de la Comédie-Française, souveraine dans un théâtre mis en abyme qui mêle envolées tragiques et saillies drôlatiques, labyrinthe mental et danse joyeuse au son d’Otis Redding. Un groupe d’acteurs répète donc la tragédie d’Euripide, récit de la reine de Troie soumise au rang d’esclave à l’issue de la guerre, qui cherche à venger ses enfants, presque tous morts. L’actrice qui l’incarne aujourd’hui, Nadia, est elle-même confrontée à un drame : elle se bat pour défendre son fils autiste, Otis, victime de maltraitances dans l’institution où il a été placé. Tout se joue dans un subtil va-et-vient entre passé et présent, un vis-à-vis entre le combat de l’une et celui de l’autre. Les acteurs multiplient les rôles : Denis Podalydès est Agamemnon et le procureur, Sephora Pondi le chœur et l’avocate, Loïc Corbery Polymestor et le secrétaire d’état… Tout ce petit monde navigue allègrement entre hier et aujourd’hui, par la grâce d’un simple changement d’éclairage : on passe du bleu violet au jaune. D’une tragédie à l’autre, les deux récits se complètent avec fluidité et captivent. Accompagnée d’une troupe à son meilleur, Elsa Lepoivre est magistrale en mère-courage, chienne louve qui aboie et continuera de le faire, inlassablement pour sauver/protéger ses petits.
Nedjma Van Egmond
Dans le IN
Hécube, pas Hécube, 2h. Texte et mise en scène Tiago Rodrigues. Jusqu’au 16 juillet, Carrière de Boulbon. Puis en tournée et reprise à la Comédie-Française, salle Richelieu, du 28 mai au 25 juillet 2025
Hécube, pas Hécube, 2h. Texte et mise en scène Tiago Rodrigues. Jusqu’au 16 juillet, Carrière de Boulbon. Puis en tournée et reprise à la Comédie-Française, salle Richelieu, du 28 mai au 25 juillet 2025
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