IN : Orlando ou l’Impatience, une épopée bouffonne - (06/07/2014)
Avec un jour de retard, le festival d’Avignon a commencé, restant sous la menace d’annulations. C’est autant une scène pour les spectacles que pour les exposés des intermittents, dont le combat et les objectifs sont exprimés avant le début de chaque représentation. La nouvelle pièce d’Olivier Py, Orlando ou l’Impatience, ouvre ainsi la manifestation, en même temps que Le Prince de Hambourg de Kleist et Coup fatal d’Alain Platel. Le théâtre de Py ne change pas. L’auteur a beau mûrir, ployer sous les charges (autrefois l’Odéon, aujourd’hui ce lourd festival d’Avignon qu’il dirige pour la première fois), il compose une œuvre qui ressemble aux précédentes : une histoire échevelée, aux rebondissements mélodramatiques, qui tient du mystère du Moyen-Age, de la parade de cirque et de clowns, de la revue de music-hall, de la satire de l’actualité, du drame incantatoire et du débat philosophique.
Orlando est un jeune homme que nous voyons grandir sous nos yeux. Fils d’une grande actrice cabotine, a-t-il pour père le directeur de théâtre qui passe pour son géniteur ou est-il le fruit d’une de nombreuses aventures de sa mère ? On ne le saura jamais vraiment. Séduisant, Orlando cherche des réponses à mille questions, en tombant dans les bras d’une jeune fille et d’un jeune homme, et même dans ceux du ministre de la Culture. Car ce grand drame symboliste est aussi une farce politique : Py ridiculise un ministre qu’il montre pervers, incapable, profiteur et mené par ses pulsions homosexuelles (il ressemble, bien entendu, à Frédéric Mitterrand, mais Py dépasse la simple caricature d’un seul personnage). A la fin de cette longue épopée bouffonne (près de quatre heures), Orlando, vieilli, met le feu au théâtre dont il est devenu à son tour le directeur. Mais tout doit être feu, nous assure l’auteur…
Jeu de masques, jeu de rôles, jeu de l’espace qui tourne et s’inverse, jeu des contraires : Py passe sans cesse de la clownerie au chant transcendental. Orlando est une suite au dictionnaire des Mille et une définitions du théâtre qu’il a publié l’an dernier : les aphorismes sur l’art dramatique tombent en cascades. Le spectateur est noyé sous ces vagues de mots contradictoires, où, parfois, la proclamation théorique s’interrompt pour laisser la place à la vraie poésie et à une juste expression de la souffrance du poète et de l’humanité. Tant de verbe mal canalisé engendre une inévitable lassitude, mais le spectacle a de l’allure avec son baroquisme comique et ses métamorphoses de fête foraine hantée par la foi et le sexe. Les acteurs, Matthieu Dessertine, Philippe Girard, Mireille Herbstmeyer, Jean-Damien Barbin, Laure Calamy, Eddie Chignara, François Michonneau sont tous athlétiques. C’est leur prouesse qui nous enchante dans ce tourbillon où il faudrait trier l’utile et l’inutile.
Orlando est un jeune homme que nous voyons grandir sous nos yeux. Fils d’une grande actrice cabotine, a-t-il pour père le directeur de théâtre qui passe pour son géniteur ou est-il le fruit d’une de nombreuses aventures de sa mère ? On ne le saura jamais vraiment. Séduisant, Orlando cherche des réponses à mille questions, en tombant dans les bras d’une jeune fille et d’un jeune homme, et même dans ceux du ministre de la Culture. Car ce grand drame symboliste est aussi une farce politique : Py ridiculise un ministre qu’il montre pervers, incapable, profiteur et mené par ses pulsions homosexuelles (il ressemble, bien entendu, à Frédéric Mitterrand, mais Py dépasse la simple caricature d’un seul personnage). A la fin de cette longue épopée bouffonne (près de quatre heures), Orlando, vieilli, met le feu au théâtre dont il est devenu à son tour le directeur. Mais tout doit être feu, nous assure l’auteur…
Jeu de masques, jeu de rôles, jeu de l’espace qui tourne et s’inverse, jeu des contraires : Py passe sans cesse de la clownerie au chant transcendental. Orlando est une suite au dictionnaire des Mille et une définitions du théâtre qu’il a publié l’an dernier : les aphorismes sur l’art dramatique tombent en cascades. Le spectateur est noyé sous ces vagues de mots contradictoires, où, parfois, la proclamation théorique s’interrompt pour laisser la place à la vraie poésie et à une juste expression de la souffrance du poète et de l’humanité. Tant de verbe mal canalisé engendre une inévitable lassitude, mais le spectacle a de l’allure avec son baroquisme comique et ses métamorphoses de fête foraine hantée par la foi et le sexe. Les acteurs, Matthieu Dessertine, Philippe Girard, Mireille Herbstmeyer, Jean-Damien Barbin, Laure Calamy, Eddie Chignara, François Michonneau sont tous athlétiques. C’est leur prouesse qui nous enchante dans ce tourbillon où il faudrait trier l’utile et l’inutile.
Gilles Costaz
Orlando ou l’Impatience, écrit et mis en scène par Olivier Py,
Avignon, La FabricA, 04 90 14 14 14, jusqu'au 16 juillet
Blanc-Mesnil du 05/03/2015 au 06/03/2015, Forum du Blanc-Mesnil
Chalon-sur-Saône du 17/03/2015 au 18/03/2015, Espace des Arts Scène nationale
Villeurbanne du 24/03/2015 au 02/04/2015, TNP Villeurbanne Théâtre national populaire
Paris du 08/04/2015 au 18/04/2015, Théâtre de la Ville
Genève - Suisse du 23/04/2015 au 26/04/2015, La Comédie de Genève
Lorient du 05/05/2015 au 06/05/2015, CDDB - Le Grand Théâtre de Lorient Centre dramatique national
Texte aux éditions Actes Sud Papiers
(Photo @ Christophe Raynaud de Lage)
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