Critique Off.  Incandescences : épatante génération wesh ! - (13/07/21)

Le travail d’Ahmed Madani avec ses neuf interprètes est saisissant. Un spectacle témoignage construit au cours de stages-auditions, charpenté d’une fibre humaine solide et pétri du vécu de chacun. Ils se racontent librement, partagent leurs certitudes et leurs interrogations, posent des questions vraies, franches, et tentent de les résoudre avec ce qu’ils sont, ce qu’ils connaissent, leurs tchats sur leur portable, et le poids de leurs religions. Au pays des cités de banlieues, les traditions ancestrales ont la vie dure même si elles s’ébouillantent au chaudron de l’immigration. Enfants, petits enfants de parents cabossés, ils questionnent l’amour qui les a fait naître et l’amour qu’ils sauront transmettre. Les enfants du chaos sont-ils condamnés à des vies chaotiques ? Ahmed Madani signe une mise en scène pour le troisième volet de sa trilogie Face à leur destin – après Illumination(s) et F(l)ammes – enthousiasmante et remplie d’espérance. Ses comédiens ont un jeu naturel, ultra spontanés ils nous touchent au cœur au cours d’un spectacle qui ne débraye ni ne s’enraye. Des enchaînements, des transitions parfaitement soignées pour ces propos partagés dans un cadre visuel des plus esthétique. Chacun affirme qui son caractère, qui son origine, qui sa particularité. Ils sont bien une somme d’individus singuliers pour ce chorus épatant qui parle, chante et danse. Un feu d’artifice d’humanité et de vérité.
François Varlin