Critique In. Outremonde : ensablés sous terre - (13/07/21)
A la Collection Lambert, le metteur en scène et plasticien Théo Mercier nous convie à explorer un autre monde. Un "outremonde". Il a conçu dans les salles du sous-sol du musée un parcours qui fait voyager autour de paysages instables de sable ; un parcours pour nous perdre aussi. Nous entrons pieds nus dans une première salle où un jeune enfant blond nous attend à côté d’un pied colossal sculpté en sable compacté. Par des gestes délicats il invite une jeune femme à émerger d’un autre tas de sable. Dans une seconde salle, au milieu d’éléments architecturaux gothiques effondrés, eux aussi en sable, l’enfant danse autour d’un homme pendu par les pieds. Dans un troisième lieu, treize cheminées virtuelles semblent consumer les troncs d’une forêt dévastée. La traversée d’un couloir sordide conduit à un auditorium où une femme aux allures de prêtresse psalmodie une mélopée perturbante. Le temps s’arrête, se dévie ; nous sommes comme en visite dans un monde inversé, souterrain et friable. L’expérience de cet outremonde enfoui prend alors fin. Les oeuvres sont belles, la performance aussi inquiétante qu’intéressante. On en ressort heureux de retrouver le soleil.
François Varlin
Outremonde, conception, mise en scène et exposition Théo Mercier en collaboration avec les interprètes Marie de Corte, Lucie Debay, Grégoire Schaller, Rebeka Warrior et en alternance avec Melvil Fichou Petit, Paul Allain, sculptures de sable Enguerrand David, Marielle Heessels
Avignon, Collection lambert – 5 rue Violette, 04 90 14 14 14, les 13, 14, 16, 18, 19, 20 juillet à 19h et 21h
Photo : Outremonde © Christophe Raynaud de Lage