Critique Off - PUISQUE TU PARS : vivre cent vies
Drôle de type, ce Gaspard… Gueule d’ange, beauté à se damner, douceur qu’on imagine à l’avenant. Il est pourtant redoutablement misanthrope et, diablement désabusé, a décidé de larguer les amarres, loin de la grande communauté des hommes. « 13 Octobre, 5h36 du matin, ça fait précisément 17 ans que je suis sur Terre, et que je n'ai pas trouvé de sens à ma vie. Je fugue de chez moi, en laissant derrière une esquisse pathétique de famille. Rien ne se dresse entre moi et l'appel du large » Direction Le Havre, où doit chanter sa plus grande idole, Jean-Jacques Goldman (tiens, tiens, lui aussi vit en retrait d’un monde qui l’adule, depuis longtemps déjà). La solitude et la paix, enfin ? C’est compter sans son oncle Bruno, rocker raté un brin porté sur la boisson, aussi irritant qu’attachant, maladroit que sensible. Cette jolie pièce conte l’improbable road-trip mais aussi la rencontre profonde entre ces deux écorchés vifs, aussi éloignés qu’on peut l’être : l’un invoque Kant et Schopenhauer, l’autre Johnny Hallyday. Ils devisent sur l’amour, la mort, le rock n’roll, et cachent sous une épaisse carapace, en jean pour l’un, en cuir pour l’autre, une délicatesse à fleur de peau.
Gaspard Martin Laprade et Bruno Bayeux se sont rencontrés sur le plateau du Richard III de Thomas Jolly. Le premier avait 9 ans, le second l’a pris sous son aile, en faisant son filleul de théâtre. De cette affection de scène et de vie, naît ce premier spectacle, écrit par Quentin Martin Laprade, 23 ans seulement, et mis en scène par Joseph Laurent. Dans le théâtre de poche du Castelet, où l’on touche presque du doigt les acteurs, on est emporté par le souffle, l’émotion, la c cocasserie d’un duo virtuose, qui arrache des rires et serre le cœur tour à tour.
Nedjma Van Egmond
Gaspard Martin Laprade et Bruno Bayeux se sont rencontrés sur le plateau du Richard III de Thomas Jolly. Le premier avait 9 ans, le second l’a pris sous son aile, en faisant son filleul de théâtre. De cette affection de scène et de vie, naît ce premier spectacle, écrit par Quentin Martin Laprade, 23 ans seulement, et mis en scène par Joseph Laurent. Dans le théâtre de poche du Castelet, où l’on touche presque du doigt les acteurs, on est emporté par le souffle, l’émotion, la c cocasserie d’un duo virtuose, qui arrache des rires et serre le cœur tour à tour.
Nedjma Van Egmond
Puisque tu pars de Quentin Martin Laprade, mis en scène par Joseph Laurent. Avec Gaspard Martin Laprade et Bruno Bayet
Le Castelet, 113 Rue Carreterie, 84000 Avignon, jusqu’au 29 juillet, sauf les 18 et 25, 12h.
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