WHY ? de Peter Brook, avec Kathryn Hunter aux Bouffes du Nord - (17/06/19)
Elle est l’une des grandes actrices anglaises, se partageant entre la Royal Shakespeare Company, les spectacles de Peter Brook et le cinéma. En compagnie de son mari Marcello Magni, Kathryn Hunter retrouve Brook pour WHY ?, une interrogation sur le théâtre tel que le pratiquent Meyerhold et ses successeurs.
Que signifie le « why », le « pourquoi » du titre ?
Kathryn Hunter : C’est une question que Peter Brook se pose de façon très émouvante. Pourquoi s’attelle-t-on à quelque chose ? Pourquoi s’interroge-t-on toujours ? Pourquoi fait-on du théâtre au lieu de laisser passer le temps ? Pourquoi a-t-on pris des positions politiquement et théâtralement ? Le « why » s’adresse à nous et aussi aux spectateurs. Il tourne surtout autour de Svevolod Meyerhold, cet homme de théâtre russe moins connu que Stanislasvki mais qui, après avoir été son disciple, a dépassé le réalisme de son maître. Staline a fait assassiner Meyerhold, ne voulant pas d’un artiste poétique, donc incontrôlable.
Que signifie le « why », le « pourquoi » du titre ?
Kathryn Hunter : C’est une question que Peter Brook se pose de façon très émouvante. Pourquoi s’attelle-t-on à quelque chose ? Pourquoi s’interroge-t-on toujours ? Pourquoi fait-on du théâtre au lieu de laisser passer le temps ? Pourquoi a-t-on pris des positions politiquement et théâtralement ? Le « why » s’adresse à nous et aussi aux spectateurs. Il tourne surtout autour de Svevolod Meyerhold, cet homme de théâtre russe moins connu que Stanislasvki mais qui, après avoir été son disciple, a dépassé le réalisme de son maître. Staline a fait assassiner Meyerhold, ne voulant pas d’un artiste poétique, donc incontrôlable.
Le spectacle évoque-t-il prioritairement Meyerhold, ou aussi d’autres grandes figures du théâtre ?
On devait parler d’autres grands personnages. Il n’en est plus question, mais cela peut revenir. Peter Brook et Marie-Hélène Estienne établissent un texte, mais, souvent, ils le changent le lendemain. Nous avons d’abord fait un workshop à Londres. Tout évolue avec le travail à Paris. J’ai dit à Peter : « Il faut trouver la forme. » Il m’a répondu : « Ce n’est pas nous qui cherchons la forme. La forme va nous trouver ». Habitués à travailler avec Brook, nous n’avons plus d’angoisse. Dans le film qu’il a fait avec son fils, Peter dit que jouer, c’est marcher sur un fil, que c’est dangereux mais qu’il ne faut jamais y penser. Nous sommes toujours dans l’inconnu. Mais travailler sur Meyerhold, c’est un joie incroyable, qui vous donne encore plus de liberté.
Comment voyez-vous Peter Brook aujourd’hui ?
Beaucoup de gens du métier nous disent : vous travaillez encore avec ce vieux monsieur ? Mais il est comme un jeune garçon. Il est toujours surpris, rayonnant, dans l’émerveillement. Son immense curiosité du monde lui donne une énergie, dont nous bénéficions.
Marcello Magni est votre partenaire, et votre mari.
Il y a des gens qui disent qu’un couple ne doit pas jouer dans une même pièce. Mais Marcello m’a mise en scène, je l’ai mis en scène, on a partagé les mêmes spectacles. Il y a, entre nous, le même langage.
Vous aimez jouer aux Bouffes du nord ?
Ce théâtre est à la fois un temple et un bazar. Quand j’y jouais The Valley ot Astonishment, c’était un cerveau. Mais c’est surtout un cœur. Un espace unique, qui vous donne une autre faculté. Si on ose, on peut faire quelque chose de très délicat. Les Bouffes, c’est un théâtre très délicat.
Ce théâtre est à la fois un temple et un bazar. Quand j’y jouais The Valley ot Astonishment, c’était un cerveau. Mais c’est surtout un cœur. Un espace unique, qui vous donne une autre faculté. Si on ose, on peut faire quelque chose de très délicat. Les Bouffes, c’est un théâtre très délicat.
Gilles Costaz
Why ? texte et mise en scène de Peter Brook et Marie-Hélène Estienne,
avec Kathryn Hunter et Marcello Magni.
Bouffes du nord, 37 bis boulevard de la Chapelle 75010 Paris, 01 46 07 34 50
du 19 juin au 13 juillet