Critique - La femme de ma vie : un spectacle à vivre - (23/05/20)
Robert Plagnol a créé ce monologue que lui a écrit l’auteur britannique Andrew Payne il y a deux ans à Avignon dans un des salons d’un hôtel chic. Et il le rejoue en ce moment trois soirs par semaine en direct par le biais du logiciel Zoom devant un public qui s’inscrit sur le site www.directautheatre.com. Certes, la situation de la pièce s’y prête admirablement : un chauffeur de maîtres attend sa femme chez lui un soir en buvant de la vodka. Début de la scène : il regarde l’écran de son portable, et parle : "J'attends ma femme. La femme de ma vie. Je l'adore. C'est normal, c'est la femme de ma vie. Mais de temps en temps, elle me fatigue. Quand elle me fait attendre, par exemple… ". Pendant 1h15 il se repasse le film de la soirée mais aussi de sa vie, parle de son obsession pour le luxe qui remonte à l’enfance quand un jour sa mère lui a acheté une paire de tennis de mauvaise qualité… On est avec lui, comme des confidents, presque dans sa tête. Cet effet d’intimité est accentué par les gros plans du live mais aussi par sa déambulation dans son appartement où il est seul. Cela réveille au passage les sensations encore très vivaces du confinement, de la solitude, de l’attente sans fin. Mais aussi celles des nuits d’insomnie au retour d’une soirée. Et puis il y a l’histoire. Avec Andrew Payne, rien n’est véritablement tel qu’on le croit. Comme ce personnage qui court après les apparences, on est sans cesse illusionné jusqu’au final.
L’éclairage de l’appartement, imaginé par Laurent Béal accentue l’effet polar psychologique et l’interprétation de Robert Plagnol dirigé par Patrice Kerbrat est saisissante. On n’est peut-être pas dans une salle de théâtre, mais on est immergé dans une vraie histoire digne de ce nom. C’est à ce jour une des plus belles créations liée au confinement. A vivre absolument.
L’éclairage de l’appartement, imaginé par Laurent Béal accentue l’effet polar psychologique et l’interprétation de Robert Plagnol dirigé par Patrice Kerbrat est saisissante. On n’est peut-être pas dans une salle de théâtre, mais on est immergé dans une vraie histoire digne de ce nom. C’est à ce jour une des plus belles créations liée au confinement. A vivre absolument.
Hélène Chevrier
La femme de ma vie
Texte d’Andrew Payne, traduction et interprétation Robert Plagnol, mise en scène Patrice Kerbrat
Jeudi, vendredi et samedi à 19h
Texte d’Andrew Payne, traduction et interprétation Robert Plagnol, mise en scène Patrice Kerbrat
Jeudi, vendredi et samedi à 19h
Pour assister à la représentation, il suffit de s'inscrire ici et de payer sa place 10 euros. Ensuite un lien vers le logiciel zoom vous est envoyé pour assister au spectacle le moment venu.