Critique In - Le Canard sauvage - La vérité à vif


Dans une famille modeste, les Ekdal, l’équilibre fragile se fissure avec le retour de Gregers Werle, porteur d’un idéal : révéler la vérité à tout prix. Son intrusion bouleverse la vie de Hjalmar, de sa femme Gina et de leur fille Hedvig, forçant chacun à affronter des secrets enfouis.
Thomas Ostermeier, fidèle au Festival d’Avignon, poursuit sa réflexion sur la dialectique de la vérité déjà amorcée avec Un ennemi du peuple. Ici, il interroge la nécessité - ou non - de tout dévoiler. Doit-on vivre dans la transparence radicale, prônée par Gregers, ou préserver le mensonge comme ultime refuge des âmes fragiles ? Thomas Ostermeier ne tranche pas : il teste même le public en direct face à ce dilemme, soulignant la violence que la vérité peut infliger à ceux qui ne sont pas prêts à l’entendre.
Le metteur en scène allemand plonge la pièce dans une esthétique brute, presque punk, où la précarité sociale des Ekdal s’incarne dans des décors dépouillés et des costumes marqués par la rudesse du quotidien. La scénographie, tonitruante, joue sur la saturation sonore et visuelle : musique metal, lumières crues, chaos organisé qui fait ressentir la violence des rapports humains.
La troupe de la Schaubühne impressionne par la justesse de son jeu. Les comédiens, d’un naturalisme bouleversant, rendent chaque émotion à vif. Ils incarnent la précarité, la colère, la tendresse ou la résignation avec une intensité rare, rendant la tragédie d’Ibsen terriblement contemporaine.
Le Canard sauvage selon Ostermeier est un uppercut théâtral : il interroge la place de la vérité dans nos vies dans un spectacle puissant, dérangeant, qui laisse le spectateur face à ses propres contradictions.
Thomas Ostermeier, fidèle au Festival d’Avignon, poursuit sa réflexion sur la dialectique de la vérité déjà amorcée avec Un ennemi du peuple. Ici, il interroge la nécessité - ou non - de tout dévoiler. Doit-on vivre dans la transparence radicale, prônée par Gregers, ou préserver le mensonge comme ultime refuge des âmes fragiles ? Thomas Ostermeier ne tranche pas : il teste même le public en direct face à ce dilemme, soulignant la violence que la vérité peut infliger à ceux qui ne sont pas prêts à l’entendre.
Le metteur en scène allemand plonge la pièce dans une esthétique brute, presque punk, où la précarité sociale des Ekdal s’incarne dans des décors dépouillés et des costumes marqués par la rudesse du quotidien. La scénographie, tonitruante, joue sur la saturation sonore et visuelle : musique metal, lumières crues, chaos organisé qui fait ressentir la violence des rapports humains.
La troupe de la Schaubühne impressionne par la justesse de son jeu. Les comédiens, d’un naturalisme bouleversant, rendent chaque émotion à vif. Ils incarnent la précarité, la colère, la tendresse ou la résignation avec une intensité rare, rendant la tragédie d’Ibsen terriblement contemporaine.
Le Canard sauvage selon Ostermeier est un uppercut théâtral : il interroge la place de la vérité dans nos vies dans un spectacle puissant, dérangeant, qui laisse le spectateur face à ses propres contradictions.
Enric Dausset
Dans le IN
Le Canard sauvage, d’après Henrik Ibsen, adaptation Maja Zade et Thomas Ostermeier, mise en scène Thomas Ostermeier. Opéra Grand Avignon, Place de l’Horloge 84000 Avignon, 04 90 14 14 14, du 5 au 17/07, à 17h, sauf les 6, 13 et 16/07