Critique Off. Cyrano – On a tous quelque chose de Cyrano

De la troupe des Divergents, nous avons également vu Roméo et Juliette. Leur version de Cyrano reprend le même principe : les comédiens portent les mêmes costumes, le même nez démesuré du héros, ils connaissent tous l’intégralité de la pièce et ils confient au public le soin de distribuer leurs rôles. Etant sept sur scène, 5040 combinaisons sont possibles. Le casting terminé, seul Cyrano garde son nez et les autres personnages vont se distinguer en ajoutant un accessoire. La pièce commence alors sans attendre, resserrée autour des moments clé de la passion malheureuse de Cyrano de Bergerac pour sa sublime cousine Roxane, passion qu’il tente de vivre en prêtant ses mots à Christian, celui qu’elle aime. La pièce habilement réduite donne l’impression d’être entière, les comédiens jouent avec fougue, enchaînent les scènes, aussi à l’aise dans les combats d’épée que dans les scènes très attendues comme la tirade des nez, celle des non merci ou la scène de la nuit entre Cyrano, Christian et Roxane. On vibre toujours d’émerveillement pour un tel chef d’œuvre. La beauté du texte résiste à tout et c’est ce que montre cette mise en scène très enlevée et interchangeable : l’effet tube l’emporte sur le reste. Peut-être parce qu’on a tous quelque chose en nous de Cyrano…

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