Critique Off.  Marie-Antoinette : ascenseur pour l’échafaud - (22/07/21)

C’est une narration à deux voix du texte de Stefan Zweig, paru en 1932 sur la reine Marie-Antoinette, que propose Marion Bierry dans son adaptation et sa mise en espace. Une sorte de dialogue, sans que les deux intervenants se regardent ni se répondent, un duo très accordé dans lequel chacun prend la parole tour à tour donnant à cette séquence d’Histoire de France une sorte de dynamisme, une tonicité. Ce récit de la vie de la reine martyre, on le connait par cœur mais on aime l’entendre, se le faire conter et re-raconter, celui de cette histoire commencée dans les palais d’Autriche, de Versailles et finie dans le sang. On ne se lasse pas de l’histoire de Marie-Antoinette, car elle est merveilleuse et tragique, elle nous fait rêver et pleurer, charnière fondamentale entre deux époques. Marion et Stéphane Bierry se partagent donc ce texte qui ne défend ni n’afflige la douloureuse souveraine. Un texte juste, assez objectif qui va plus loin que la simple anecdote pour esquisser délicatement l’analyse. De l’arrivée à la cour de France, à l’affaire du collier, de la fuite à Varenne au retour à Paris, de l’enfermement au Temple puis à la Conciergerie, un souffle épique traverse la vie de la reine qui colle au théâtre. Pourtant la mise en scène s’est voulue sobre, en costumes de ville contemporains, entre trois guéridons et quelques sièges. Les phrases claquent, définitives dans la bouche des comédiens. De toutes façons on connait la fin ; à quoi bon tergiverser, l’échafaud attend. La pièce nous émeut. Mais qu’est-ce donc qu’une reine... ?
François Varlin


Marie-Antoinette, de Stefan Zweig, mise en scène Marion Bierry, avec Marion Bierry, Stephane Bierry
Théâtre du Girasole, 24 bis rue Guillaume Puy 84000 Avignon, 04 90 82 74 42, du 7 au 31 juillet à 13h40 - Relâches : 12, 19, 26 juillet