Critique Off. Dorothy : Zabou Breitman fait son show - (17/07/21)

Elle est seule en scène au cœur d’un déballage de meubles, déterminée à nous compter la vie de Dorothy Parker, journaliste romancière mondaine New-yorkaise, morte à la fin des années 60. Elle avait connu notamment les années de prohibition. Zabou Breitman nous accueille, présente l’héroïne, raconte des anecdotes à mourir de rire sur le devenir des cendres funéraires de la dame, nous captive en usant bien-entendu de quelques petits artifices qui marchent très bien sur le public. La comédienne s’affaire sur le plateau, joue les régisseuses tripotant les éclairages, la console du son et de la lumière, fait monter et descendre un lustre, bouge le mobilier, se change derrière un paravent. Elle fabrique son théâtre, se fabrique un théâtre, et y fait son numéro de comédienne plutôt brillamment. Son sujet est du velours ; la vie d’une romancière, alcoolique et romantique… Ça titille l’intérêt ! Alors elle ne s’en prive pas, rejouant les anecdotes. Pourquoi alors glisser peu à peu vers des sketchs appuyés et longuets ? C’est dommage, le one-woman-show (car c’en devient un) aurait sans doute gagné à être plus concis, à conserver ce côté confidences avec le public venant à bout du quatrième mur, et à dévoiler la biographie de la truculente avec les atouts gagnés en première partie.
François Varlin