Critique Off. La ligne solaire : la guerre des roses

"La ligne solaire", c’est selon Viripaev, ce qui sépare la personnalité d’un individu en deux. L’une aime une personne, l’autre non. Il est cinq heures du matin et dans leur cuisine, Barbara et Werner n’en finissent pas de s’invectiver. La dispute a commencé la veille à 10 heures du soir. Ce qu’ils cherchent ? Arriver à un résultat positif ou pas. Pourtant rien ne laisse présager d’un happy end. Malgré des appellations tendres comme "Mon doux", ou "Ma chérie", leurs corps ne cessent de se cabrer à l’approche de l’autre, les injures fusent, et même les violences.
Dans cette dispute, chacun lutte en effet contre l’autre mais également contre lui-même, l’orgueil empêchant de renoncer à sa propre identité pour dépasser cette ligne solaire et fusionner avec l’autre…
Le texte nous entraîne dans les méandres de cette dispute, ses accélérations, ses décélérations. Finement dirigée par Clément Poirée, elle est servie par l’intensité d’Aurélia Arto qui apporte au personnage de Barbara complexité et imprévisibilité. Bruno Blairet force davantage sur la voix rendant son personnage de mari un peu caricatural. Ce qui n’enlève rien à l’intérêt du spectacle, à réserver cependant aux adultes avisés. Il faut avoir le courage de se plonger dans 1h20 de dispute…

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