Critique Off - TEMERAIRES : Zola et Méliès accusent
Saisissant, de découvrir Les Téméraires, assise à côté de deux enfants de 11 ans. Le premier, à ma droite, souffle un peu grognon à l’oreille de sa grand-mère, avant le lever de rideau : "ça a vraiment pas l’air gai cette histoire que tu m’as emmené voir". Le second, à ma gauche, n’a jamais même entendu le nom de Dreyfus, il vient ouvert et curieux, sans aucun a priori découvrir un pan de l’histoire de France. 1h30 plus tard, le spectateur de droite se lève et applaudit à tout rompre, à grands renforts de "Bravooooo" ! Celui de gauche répète inlassablement : "C’était génial !" Si l’anecdote prête à sourire, elle illustre pourtant bien le tour de force que représente ce spectacle. Nous plonger dans l’affaire Dreyfus de façon accessible et intelligente, subtile et divertissante (non ce n’est pas un gros mot), en proposant une exploration pleine de finesse et de malice d’une des pages les plus sombres de notre passé.
On est en 1894. Un capitaine d’artillerie juif est condamné pour haute trahison. Deux célèbres artistes vont lui prêter main forte. L’écrivain Emile Zola, avec son texte mythique J’accuse. Mais aussi, et on le sait moins, le réalisateur Georges Méliès, qui lui consacre un film. Deux téméraires pour dénoncer un mensonge d’Etat. Autour d’un meuble prompt à toutes les métamorphoses (figurant tour à tour bureau, estrade, tribunal…) les acteurs passent d’un rôle à l’autre pour revisiter tambour battant la grande histoire, sans oublier quelques incursions dans la vie privée chaotique du grand Zola. A la manœuvre, la metteuse en scène Charlotte Matzneff, qui s’appuie sur une solide troupe de comédiens. Mention spéciale à Antoine Guiraud, petit homme fragile écrasé par un système trop grand pour lui (également dans Le Huitième ciel) et Romain Lagarde, qui impressionne en Zola charismatique, vent debout contre l’antisémitisme.
On est en 1894. Un capitaine d’artillerie juif est condamné pour haute trahison. Deux célèbres artistes vont lui prêter main forte. L’écrivain Emile Zola, avec son texte mythique J’accuse. Mais aussi, et on le sait moins, le réalisateur Georges Méliès, qui lui consacre un film. Deux téméraires pour dénoncer un mensonge d’Etat. Autour d’un meuble prompt à toutes les métamorphoses (figurant tour à tour bureau, estrade, tribunal…) les acteurs passent d’un rôle à l’autre pour revisiter tambour battant la grande histoire, sans oublier quelques incursions dans la vie privée chaotique du grand Zola. A la manœuvre, la metteuse en scène Charlotte Matzneff, qui s’appuie sur une solide troupe de comédiens. Mention spéciale à Antoine Guiraud, petit homme fragile écrasé par un système trop grand pour lui (également dans Le Huitième ciel) et Romain Lagarde, qui impressionne en Zola charismatique, vent debout contre l’antisémitisme.
Nedjma Van Egmond
Les Téméraires de Julien Delpech et Alexandre Foulon. Mise en scène Charlotte Matzneff avec Romain Lagarde, Stéphane Dauch, Sandrine Seubille, Barbara Lamballais, Armance Galpin, Antoine Guiraud et Thibault Sommain. Aux Gémeaux jusqu’au 29 juillet, 17h05. Et à la Comédie-Bastille, Paris à partir du 7 septembre.
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